Il fait plus chaud au Nunavut qu'au Québec !
Un phénomène bien inhabituel est actuellement observé : il fait plus chaud au Nunavut qu’au Québec ! À Alert, on a même dépassé le point de congélation.
La chaleur au mauvais endroit
Alors que le Québec a droit à des températures bien en deçà du point de congélation, le Nunavut a enregistré un mercure de 0,1 °C jeudi. Le territoire est effectivement dans un patron météo qui favorise les influx d’air plus doux en provenance de l'océan Atlantique. Notons que la normale est de -25 °C à Alert à ce temps-ci de l’année.
C'est la cinquième fois que le territoire dépasse le point de congélation en décembre depuis 1950. La troisième fois, c'était… il y a trois jours.
BON À SAVOIR : Alert est le lieu le plus habité au nord de la planète. On retrouve sur le territoire une base militaire canadienne qui abrite la station du Service météorologique du Canada. Des recherches sur le climat et la pollution arctique y sont menées.
Même scénario au Groenland
Le 20 décembre a également été particulièrement chaud à Grise Fiord, au Nunavut. On y a enregistré une température de 4 °C, soit 32 °C au-dessus de la normale saisonnière ! Des anomalies positives impressionnantes sont également observées du côté du Groenland. Dans la même masse d'air, la capitale du Groenland, Nuuk, a eu deux jours (du 20 au 21 décembre) anormalement doux. On y a enregistré des températures de 12,2°C et 12,5°C en maximums. Le record mensuel, qui se chiffre à 13,2 °C, a été raté de peu. La normale actuelle de Nuuk est de -4 °C.
Phénomène en accélération
Ce genre d’anomalie commence à être observé d’une année à l’autre. À l’été 2019, par exemple, une température record de 21 °C a été enregistrée en juillet, alors que la normale est de 7 °C. Cette année, le Nunavut a également enregistré le mois d’octobre le plus chaud de l’histoire. Des centaines de records individuels de température journalière ont été battus sur le territoire pendant le mois. Ces impressionnantes anomalies pourraient être reliées au ralentissement ainsi qu’à l’instabilité du courant-jet qui s’opère au fil des années. Celui-ci fait même parfois des boucles beaucoup plus au nord ou au sud que la normale, entraînant des anomalies sur son passage.