Tornade à Mascouche : de tels événements pourraient se reproduire
Il y a un an jour pour jour, une tornade mortelle frappait un quartier résidentiel de Mascouche. Cet épisode, d'une violence assez inhabituelle, a de grandes chances de se reproduire au Québec dans les prochaines années. Explications.
Puisque les tornades sont rares au Québec, elles frappent l’imaginaire lorsqu’elles dévastent les milieux urbains. On retrouve l’ampleur des dégâts et les risques accrus à la sécurité des personnes au cœur de ces catastrophes. Une question se pose lorsque de tels événements surviennent : les villes du Québec vont-elles être davantage touchées dans les prochaines années ?
Répartition des épisodes
Lorsqu'on analyse la répartition des tornades observées au Québec, on voit qu'elle est assez égale. Elles vont souvent naître en terrain naturel, comme ce fut le cas avec la tornade de Mascouche. La cellule-mère s'est développée à l'est de Mirabel et s'est intensifiée en tornade avant de dévaster un quartier de Mascouche. Les vents soufflaient à 200 km/h sur trois kilomètres pendant 15 minutes, assez pour faire d'importants dégâts. Ce jour-là, un père de famille du nom de Jacques Lefebvre s'était réfugié dans son cabanon. Il y a malheureusement laissé sa vie après que celui-ci ait été emporté par la tornade.
Les tornades d'intensité dans les milieux urbains augmentent d'ailleurs au cours des dernières années. À Gatineau, en 2018, 25 personnes ont été blessées, en plus de dommages considérables. En 2009, Mont-Laurier a été frappée en plein coeur de l'après-midi, endommageant 44 maisons et blessant une personne sur son passage. Avant la tornade de Mascouche, toutefois, il s'était écoulé 27 ans depuis la dernière tornade meurtrière. Celle-ci était survenue le 9 juillet 1994, entraînant le décès d'une personne à Saint-Charles-sur-Richelieu.
De toutes les tornades, ce sont celles de force EF-2 et EF-3 qui font le plus de dommages. Heureusement, de telles tornades surviennent plus rarement, quoiqu'elles ne soient pas inexistantes.
Les dégâts causés par la tornade de Mascouche ont été considérables.
Plus de tornades
Selon les moyennes officielles, le Québec enregistre de cinq à six tornades annuellement. « Ce nombre est sous-représenté par rapport à la réalité. Il y en aurait deux à trois fois plus, qui se développent soit en territoire inhabité ou dans des endroits où la densité de population est plus faible », explique Réjean Ouimet, expert météo. En 2021, 17 tornades ont été confirmées.
Contrairement à certaines croyances, les tornades ne préfèrent pas les espaces inoccupés. Toutes les grandes villes du monde ont, à un moment ou à un autre, dû composer avec le passage d'une tornade. « Souvent, par contre, ce sont les quartiers périphériques qui sont visés. Les édifices en hauteur dans les centre-villes gêneraient l'écoulement d'air en surface, qui alimente les tornades », ajoute-t-il.
Un autre aspect à prendre en compte quand on considère la possibilité future de tornades en milieu urbain est l’évolution de la société québécoise. Plus la population augmente et plus elle s’étale en périphérie des villes existantes, et plus on développe de nouvelles agglomérations. Cela augmente le risque de se retrouver aux prises avec des tornades.
