La fréquence de ce phénomène anormal augmente en automne
Tendance lourde
La tendance au réchauffement en automne au Québec se confirme en observant de près certaines données. En comparant la température moyenne à Montréal comprise entre deux périodes de trente ans, l'on observe une hausse très nette. Pour la métropole, septembre se distingue avec la deuxième plus forte augmentation après décembre. Si cette tendance se confirme, elle s'accélère depuis quelques années.
Poussées de chaleur
Nous pouvons faire le même exercice de comparaison avec les vagues de chaleur avec les mêmes périodes. Durant le trimestre de l'automne, soit entre le 1er septembre et le 30 novembre, elles augmentent en nombre. Ces données ont été compilées pour Montréal.
« On constate une hausse de la fréquence des vagues de chaleur en automne, estime Patrick Duplessis, météorologue. On la définit par une séquence d'au moins trois jours consécutifs avec des températures au moins 5 ou 7 degrés au-dessus des normales. Peu importe le seuil utilisé, les séquences sont plus nombreuses dans les dernières années que dans les décennies précédentes. »
La tendance s'accélère
Puisque les séquences de chaleur sont plus longues et plus fréquentes durant les 30 dernières années, cette tendance semble s'accélérer. Ici, notre expert a relevé une donnée probante pour Montréal : presque toutes les longues poussées de chaleur ont été enregistrées depuis 2017. C'est justement en 2017 que deux d'entre elles sont survenues, dont une canicule à la fin du mois de septembre.
« Les vagues de chaleur automnales ne sont pas seulement plus fréquentes, mais ont eu tendance, surtout depuis 2017, à être particulièrement longues, précise Patrick Duplessis. Des six séquences les plus longues depuis 1941, cinq d'entre elles ont eu lieu dans les sept dernières années. C'est peut-être une nouvelle tendance qui s'installe. »
Douce chaleur
Le seuil de 20 °C représente un indicateur de la chaleur qui domine en automne. La même tendance s'observe en ce qui concerne le nombre de jours avec des maximums qui dépassent ce seuil. Ce n'est pas seulement à Montréal, mais dans toute la province que ce nombre a augmenté durant la période de 1991 à 2020 par rapport aux trois décennies précédentes.
« Le bourgeonnement de la chaleur estivale dans l'automne n'est pas qu'une réalité montréalaise, explique Patrick Duplessis. On observe partout au Québec et dans les Maritimes une hausse du nombre de jours avec des maximums au-dessus des 20 degrés après le 1er septembre. Le principal responsable est le mois de septembre qui s'est considérablement réchauffé dans les dernières décennies. »
Avec la collaboration Patrick Duplessis, météorologue.