La neige en voie de disparition en automne
Le visage des automnes québécois change graduellement : les premières neiges se font de plus en plus tardives en raison des températures clémentes.
Cet automne, une importante tempête de neige a affecté les quatre coins de la province du 11 au 13 novembre. Dans le sud, près de 20 cm sont tombés, alors que l’est en a vu près de 40 cm. Cet évènement a peut-être donné à certains l’impression que la neige est beaucoup plus présente en automne qu’elle ne l’est en réalité.
Entrée plus tardive de la neige
Les températures sont à la hausse en début d’automne. En effet, depuis les années 2000, la tendance est à la chaleur. D’ailleurs, entre 2001 et 2017, les températures ont été au-dessus des normales : il s’agissait de la plus longue séquence d’automnes chauds consécutifs observée depuis le début de la compilation des données, en 1871.
Le visage des automnes a donc légèrement changé au cours de la dernière décennie. « Depuis cinq ans, à Montréal, tous les automnes ont été chauds et les gels tardifs », spécifie Réjean Ouimet, expert à MétéoMédia. Cette hausse retarde l’arrivée des premiers flocons.
Tous les secteurs de la province, y compris le nord du Québec, voient leurs premières neiges plus tard en saison. Notons que quelques exceptions peuvent se glisser dans l’équation, comme en 1982 et 1986, où il est tombé de la neige un 27 août à Val-d’Or, un record provincial. La ville de Montréal a quant à elle reçu ses premiers flocons un 20 septembre à deux reprises, en 1962 et 1977.
Quantités moindres
Les épisodes neigeux arrivant maintenant plus tard en saison causent une diminution du nombre de jours enneigés et des quantités de neige accumulées à l’automne. À Montréal, depuis 2000, douze automnes se sont démarqués avec des quantités de neige inférieures à dix centimètres. Entre 1871 et 1999, c’est seulement lors de 25 automnes que la métropole a vu ces quantités minimes de neige.
Manifestement, une tendance marquée vers des automnes moins neigeux devient notre nouvelle réalité. Lorsque l’on considère les 149 dernières années, seulement deux années après 2000 se placent dans le top 50 des automnes les plus neigeux : 2002 et 2018, alors que l'année 2019 siège actuellement en 52e position.
Retour dans le temps
Pour retrouver les automnes les plus neigeux, il faut se transporter au 19e siècle. À Montréal, l’automne le plus neigeux date de 1873, où 112,1 cm de neige s'étaient accumulés. Après avoir reçu quelques flocons à la fin du mois d’octobre, c’est au cours du mois de novembre que la ville a connu quatre tempêtes de neige importantes qui lui a apporté près de 100 cm de neige, en plus d'épisodes moins marquants au cours du mois. L’automne le moins neigeux à Montréal a eu lieu en 2006, où aucune quantité de neige ne s’est accumulée au sol.
À VOIR ÉGALEMENT : À quoi ressemblera l'automne en 2050 ?