La saison des sucres est-elle réellement lancée?
L’hiver tire bientôt à sa fin et cela signifie que le temps des sucres va prendre le relais. La météo est un facteur clé dans le déclenchement de la coulée de l’eau d'érable. Le Québec est responsable de 72 % de la production mondiale du sirop. Est-ce qu’on assiste actuellement à un faux départ de la saison ou bien est-elle déjà officiellement lancée ?
La période des sucres au Québec dure en moyenne dix semaines du sud jusqu’à l’est de la province, mais dans une érablière, le temps de coulée n’est environ que de 21 jours.
Afin de s’assurer que les érables coulent à flots, il faut que la température atteigne près de 5 0C en journée et que les minimums avoisinent les -5 0C la nuit, car le gel et le dégel sont nécessaires au déclenchement de la coulée.
Février : Le début des sucres
Avec le redoux que nous avons eu en février, les érables ont commencé à couler dès la fin février en Montérégie et dans les Cantons-de-l’Est. Ce n’est pas inhabituel qu’en février les érables commencent à couler, mais si le froid revient et que les températures de jour restent inférieures à 4 0C, il se peut que ce ne soit qu’un faux départ. Depuis le début du mois de mars, d’autres régions comme les Laurentides et la Beauce ont annoncé le début des récoltes également. Selon les prévisions météo des prochaines semaines, les conditions seraient favorables à l’écoulement de l’eau des érables.
2019 : récolte record
Malgré le fait que le printemps 2019 a été tardif et froid, la production de sirop d’érable a été excellente. La récolte a permis de produire plus de 159,4 millions de livres de sirop d’érable par les producteurs et productrices acéricoles du Québec, ce qui a surpassé l’ancien record de 2017 avec 152,2 millions. Le mois d’avril 2019 a d’ailleurs été plus froid que la normale pour une neuvième année consécutive. Cette fraîcheur a permis d’avoir des minimums sous le point de congélation pour les premières semaines du mois, donc une combinaison idéale pour les érablières.
“Comme il a fait très froid l’année dernière, cela a fait que la saison a commencé très tard. Quand la production a commencé, c’était 24 heures sur 24 dans les érablières et les érables ont coulé à flots.’’ Hélène Normandin, directrice des communications corporatives.
C’est dans la région de la Montérégie que le rendement a été le plus élevé avec 4,15 livres de sirop d’érable.
Exportation de 111 millions de livres
En exportant dans 60 pays à travers le monde, c’est plus de 111 millions de livres de sirop d’érable qui ont envahi les marchés étrangers, ce qui représente 5 % de plus que les années précédentes générant 450 millions de dollars. Les plus gros clients sont les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni qui intègrent le sirop d’érable québécois dans leur culture culinaire.
Étant donné que notre hiver 2020 n’a pas été très froid, cette tendance aura peut-être une influence sur le résultat et la qualité du sirop d’érable. Les acériculteurs ne le sauront que lors du bilan qui sera fait à la fin de la saison, soit au mois de mai.