Tendance de novembre : vous pourriez être déçu en décembre

Décembre est devenu un mois très différent. Explications.


De plus en plus doux

Depuis une trentaine d'années, décembre a changé de visage au Québec. En climatologie, les données ne mentent pas : le dernier mois de l'année s'est réchauffé de façon importante et la tendance semble s'accélérer. En considérant la normale de 1961 à 1990 et celle de 1991 à 2020, on note un écart de 2,4 °C, ce qui est énorme. De surcroît, si le contexte atmosphérique dominant en novembre favorise la douceur, nous sommes en droit de nous attendre à ce que cette anomalie se poursuive le mois suivant.

« Le mois de novembre est encore une fois très doux cette année et plutôt ensoleillé, ce qui ne nuit pas à la perception d’un mois exceptionnel, affirme Réjean Ouimet, météorologique. Ce phénomène a été observé dans le passé et n’est pas sans conséquence pour le mois de décembre. Il semble y avoir une espèce de filiation entre les deux mois. Ceci n’est pas étranger au fait que le déclin des températures à la fin de l'automne est de plus en plus aléatoire. »

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Une domination

À l'échelle régionale, les mois de novembre les plus doux entraînent majoritairement une domination de la douceur en décembre. Fait étonnant : le palmarès des 10 mois de novembre les plus chauds s'étend sur plusieurs décennies depuis les années 1940. Toutefois, aucune occurrence durant les années 1970 et 1980. Du reste, le lien entre les deux mois est indéniable en ce qui concerne le temps doux.

« À l’échelle régionale, on prend les cas extrêmes, poursuit Réjean Ouimet. Soit les 10 mois de novembre les plus chauds. Peu importe la région, la douceur l’emporte en décembre dans la majorité des cas. Dans le cas de Montréal, les deux mois de décembre qui dérogent et qui ont été plus froids que la norme ont eu lieu dans les années 1960 dans un contexte climatique plus froid que lors des dernières décennies. »

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Noël vert

De plus en plus, ceux qui aiment avoir de la neige au sol durant la période des fêtes à Montréal sont déçus. Depuis une trentaine d'années, la métropole passe un Noël blanc environ deux fois sur trois. Tandis que les conditions hivernales s'installent de façon durable autour de la mi-décembre en moyenne, lorsque novembre est doux, l'hiver arrive majoritairement en retard.

« À une seule reprise, les conditions hivernales en 2016 sont arrivées pendant la première semaine de décembre. La plupart du temps, on a eu un hiver véritable qui est venu après le solstice. Forcément la conséquence palpable c’est un décor des fêtes mésadapté. Depuis 2010, on a eu deux Noëls verts : 2015 et 2020. »

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Avec la collaboration de Kevin Cloutier et Réjean Ouimet, météorologues.


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