Le règne du vortex polaire arrive à sa fin, mais le Québec subit ses effets
Le vortex polaire est divisé en deux et a causé de multiples records de froid au Québec. La bonne nouvelle est que son règne arrive à sa fin, mais au Québec, il faudra être patient. Plus de détails ici.
Il faut regarder au pôle Nord pour trouver le fautif du froid mordant qui touche le Québec depuis près d’une semaine. En effet, le vortex polaire s’est séparé en deux au cours des derniers jours. Une partie de l’Eurasie et de l’est du continent américain sont les victimes de cette séparation alors que ces régions subissent des températures anormalement froides pour ce temps-ci de l’année.
Ci-dessous, voici une image de ces vents tourbillonnants lors de cet hiver où ils ont été particulièrement forts (et ont eu comme conséquence un hiver doux en Amérique du Nord) et le voilà maintenant :
Hiver 2019-20
24 avril 2020
Rappelons que le vortex polaire est caractérisé par une zone de basse pression au-dessus du pôle Nord qui se retrouve dans la stratosphère (une couche de l’atmosphère au-dessus de la troposphère, située à 10 à 50+ km au-dessus du sol) et par de forts vents tourbillonnants d’ouest en est, et qui contient l’air le plus froid de l’hémisphère.
Cette division du vortex polaire est causée par un réchauffement dynamique provoqué par la remontée d’énergie en provenance des couches inférieures de l’atmosphère (soit la troposphère). Une masse d’air plus chaude est remontée près des régions du pôle Nord ce qui a permis aux températures de grimper près du point de congélation au niveau de ces secteurs. Mais ce phénomène a séparé le vortex en deux et forcé une partie du vortex à redescendre en Amérique du Nord. De plus, une crête atmosphérique au niveau du Groenland permet à l’air froid d’être coincé vers le Québec.
Cela a eu pour conséquence non seulement les records de froid, mais aussi le temps actif aux États-Unis à cause d’un courant-jet plus ondulé.
La bonne nouvelle est qu’au printemps, le vortex polaire perd en intensité, jusqu’à se résorber entièrement, avant de renaître de ses cendres en automne. Cela est dû à la durée du jour qui est de plus en plus longue dans l’hémisphère Nord (et particulièrement en Arctique), et à l’intensité du soleil, qui se veut de plus en plus forte. Il est prévu d’ici les prochains jours de qu’il continue de perdre en intensité et de ne plus dominer la stratosphère pour laisser place à une zone de haute pression.
La mauvaise nouvelle est que ces effets persisteront dans l’Est canadien et donc au Québec au moins jusqu’à la première semaine de mai. Les températures resteront donc sous les normales de saison. Il faudra attendre la deuxième moitié du mois de mai pour espérer un changement de patron météo. Des systèmes pourront tout de même faire grimper le mercure près des normales, mais pour de courte durée.