Retour de La Niña cet été : le Québec pourrait en subir les conséquences
On prévoit le retour de La Niña pour cet été. On vous explique quels en seront les probables effets au Québec.
En bref :
On prévoit le retour de La Niña pour l'été;
L'activité tropicale sera accrue dans l'Atlantique;
Il faut s'attendre à des effets au Québec.
C’est quoi La Niña?
Rappelons que lorsque la température de l'eau est plus chaude que la normale saisonnière de moins de 0,5° durant six mois, on peut officiellement qualifier la situation d'El Niño. De façon réciproque, l'eau doit être plus froide d'au moins 0,5° durant six mois pour parler de La Niña. En fait, c'est la phase froide du système El Niño-oscillation australe (ENSO). Ce phénomène complexe est à l’origine de grandes variations climatiques d’une année à l’autre et ses effets sont ressentis à l’échelle planétaire. L'ENSO alterne souvent entre une phase froide (La Niña) et une période d'anomalie chaude (El Niño). La Niña est donc une zone de refroidissement des températures des eaux de surface au large du Chili, dans l'océan Pacifique. Cette anomalie a des impacts marqués sur la météo de l'hémisphère Nord, et on devrait donc voir son influence lors de son retour prévu cet été.
Les effets typiques
Les effets typiques de La Niña sont une diminution de l’activité tropicale dans le Pacifique, mais une activité accrue pour l’Atlantique. La saison des ouragans devient ainsi beaucoup plus active du côté de l’Atlantique. L’eau chaude et le faible cisaillement des vents favorisent le développement de systèmes tropicaux.
Et au Québec?
L’activité accrue dans l’Atlantique a des conséquences chez nous également. Non seulement les restes de ces systèmes peuvent atteindre la côte est du pays et venir déborder chez nous, mais on observe aussi généralement des étés plus riches en temps violent au Québec. Le dernier été La Niña a été celui de 2022, où un derecho était survenu en Ontario et au Québec. Le derecho est une tempête de vent qui se déplace rapidement et qui couvre une large superficie. Elle est également associée à une ligne d'orages violents ayant la forme d'un arc de cercle. Il faudra donc s’attendre à une météo plus active que la normale pour l’été 2024.
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.