La disparition d'un phénomène pourrait troubler le printemps québécois
Après avoir brillé de sa discrétion cet hiver, le vortex polaire risque de disparaître ce printemps. Mais sa disparition, si elle est soudaine, pourrait avoir d’importantes conséquences.
L’hiver 2020 s’est classé parmi les plus chauds jamais enregistré en Amérique du Nord et en Europe. Pour certaines régions, il a même été, tout simplement, le plus chaud. Cependant, les régions arctiques ont gelé comme cela n’était pas arrivé depuis longtemps. En cause ? Le vortex polaire qui a été particulièrement fort et concentré au pôle Nord. Pour plus d’explications à ce sujet, rendez-vous ici.
Avec l’arrivée du printemps, le vortex polaire perdra peu à peu en intensité, jusqu’à se résorber entièrement, avant de renaître de ses cendres en automne. Cela est dû à la durée du jour qui est de plus en plus longue dans l’hémisphère Nord (et particulièrement en Arctique), et à l’intensité du soleil, qui se veut de plus en plus forte.
Toutefois, certains printemps connaissent un affaiblissement du vortex polaire brusque et rapide, à cause d’un réchauffement dynamique provoquée par la remontée d’énergie en provenance des couches intérieures de l’atmosphère (soit, la troposphère). Une accélération aussi rapide entraîne alors une ondulation du courant-jet plus importante, qui peut même descendre jusqu’au sud des États-Unis, ce qui peut créer un contraste de températures très important.
De plus, on rappelle que non seulement le printemps est une saison typique de transition, mais la saison est aussi connue pour son temps violent : un changement brusque du vortex provoque un contraste important de températures. Par conséquent, les États-Unis pourraient connaître un contexte actif, et les systèmes pourraient remonter vers le nord-est par le courant-jet (soit, au Québec).
C’est quoi la suite ?
Le vortex polaire, qui était très près des records des vortex les plus concentrés jamais enregistrés, a récemment connu une baisse. En s’affaiblissant, cela lui permet d’atteindre des valeurs près des normales pour cette période de l’année.
Toutefois, à l’heure actuelle, la circulation atmosphérique dans la troposphère n’est pas encore idéale pour un affaiblissement du vortex polaire les prochains jours. Il est prévu de s’étendre de la Sibérie au nord-est du Canada d’ici la fin de semaine apportant du temps plus froid, mais de courte durée au Québec. Son positionnement sera à surveiller par la suite, particulièrement d’ici le début du mois d’avril. Certains modèles suggèrent qu’il pourrait perdre en intensité rapidement ou encore même se séparer, ceci se conclurait alors avec du temps actif et des descentes de froids derrières les systèmes. D’autres cependant suggèrent qu’il se déplace vers l’Eurasie.
Les modèles météorologiques, qui analysent quotidiennement les données afin de produire les prévisions les plus précises, ont eu de la difficulté à suivre l’évolution du vortex polaire. Alors que du froid était prévu pour le Québec cet hiver, la concentration du vortex fut si importante, que c’est la douceur qui fut régulièrement au rendez-vous. Il faudra donc rester attentif à l’évolution des prévisions.