L'été 2023 restera marqué au fer rouge pour une seule raison
Un fait historique qui se démarque pour la saison. Analyse.
Un été à oublier
L'impression que laisse l'été qui s'achève risque d'être négative. En premier lieu, la chaleur n'a pas été au rendez-vous. De fait, on n'a enregistré aucune canicule durant les trois mois de la saison météorologique de juin à août. De plus, on dénombre peu de journées avec un maximum de 30 °C ou mieux. Toutefois, ce sont surtout les précipitations qui retiennent l'attention. En combinant ces deux facteurs, l'on obtient une saison qui laisse à désirer. « On avait établi que le phénomène El Niño serait un élément du temps défavorable de cet été, déclare Réjean Ouimet, météorologue. Ce fut le cas. L'été a été le 31e pire observé à Montréal depuis les années 1940. Le précédent été El Niño en 2015 a été le 25e pire de tous les temps. Un élément très influent pour la saison estivale. »
Août pluvieux
Partout au Québec, le mois d'août a été marqué par une abondance de précipitations. Gaspé a fracassé un record avec 302,2 mm de pluie, dépassant l'ancienne marque de 1990 par près de 100 mm. En Abitibi, Val-d'Or a connu un mois très pluvieux avec un total d'eau reçue de 170 % au-dessus de la normale.
Août plus frais
En considérant les températures moyennes durant le mois d'août, on obtient un léger écart par rapport à la normale. Toutefois, cette différence devient plus manifeste en ce qui concerne les maximums. En effet, si la chaleur n'a pas été au rendez-vous le jour, les nuits ont été relativement douces. Ceci s'explique en partie par le fait que les nuages ont été très présents. Un ciel couvert contribue à conserver la chaleur dans l'atmosphère la nuit et à limiter le réchauffement solaire en surface le jour.
« Le mois d’août a été frais au Québec, explique Réjean Ouimet. L'on ne dénombre aucune journée au-dessus de 30 degrés. Le creux positionné à l’ouest du Québec en début d’été a glissé sur la province en 2e moitié de saison, ce qui a mis un frein à la chaleur. »
Un été arrosé
Une seule région a connu un été plus sec que la normale : le nord-ouest du Québec. L'Abitibi a souffert de la situation en raison d'une saison très active en ce qui concerne les feux de forêt. Tous les autres secteurs ont reçu un total de précipitations plus élevé que d'habitude. De plus, Sherbrooke (600 mm), Québec (534 mm) et Gaspé (541 mm) ont fracassé des records de pluie vieux de plus de 40 ans. « L'été est dans ce qui se fait de pire en ce qui concerne la pluie, estime Réjean Ouimet. À Montréal, la quantité d’eau reçue au cours de la saison est la plus grande depuis l’été 1972. Et c’est le troisième plus grand total d’été des 80 dernières années. Fait troublant : depuis 2010, cinq étés sont parmi les dix plus arrosés depuis le début des données. Une récurrence à surveiller à l’avenir.
Avec la collaboration de Bertin Ossonon et Réjean Ouimet, météorologues.