L’été actuel pourrait s’inscrire dans une tendance bizarre
Un été pas comme les autres
Cette année, l'été se comporte de façon très étrange. Juillet se démarque en raison de l'omniprésence de temps humide et des précipitations anormalement élevées. Toutefois, il n'est pas unique en son genre. L'on se souviendra de l'été 2017, une saison particulièrement bizarre marquée par du temps frais. Puis, étrangement, une canicule survient dès les premiers jours de l'automne.
« Contre toute attente, après une saison estivale qui a déçu en 2017, une chaleur caniculaire s’invite après l’équinoxe d’automne, affirme Patrick Duplessis, météorologue. Après un été sans séquence de chaleur caniculaire au Québec, une canicule se confirme enfin du 23 au 27 septembre, la plus tardive jamais enregistrée dans la province. »
Changement de régime
En 2019, les Québécois se sont habitués à du temps frais. L'année 2018 a pris fin de façon brutale avec des températures sous les moyennes. Cette séquence s'est poursuivie jusqu'à la mi-juin, l'année suivante. Toutefois, un changement de régime radical s'est opéré : les deux mois qui ont suivi ont été très chauds.
« La chaleur arrive enfin en juillet, avec des températures au-dessus des normales qui se poursuivent en août, raconte Patrick Duplessis. L’été est d’autant plus agréable avec les précipitations qui sont moins présentes qu’à l’accoutumée. Le seuil des 30 °C est atteint au Québec 21 jours sur 31 en juillet; plus de la normale estivale concentrée en un seul mois. Juillet 2019 figure au 4e rang des plus chauds enregistrés depuis 1942 à Montréal. »
D'un extrême à l'autre
La saison estivale peut parfois passer d'un extrême à l'autre. Un cas récent : 2021. Pris en sandwich entre deux mois record en ce qui concerne la chaleur, juillet a été un des plus décevants en 80 ans. Phénomène rare : juillet a été plus frais que juin. Coup de théâtre en août : la chaleur envahit de nouveau la Belle Province. En résumé, le trimestre a mis en scène les deux mois les plus chauds de l'histoire (juin et août) et un des plus frais.
« L’été débute en lion en 2021 : le mois de juin est le plus chaud jamais enregistré dans la métropole, explique Patrick Duplessis. En juillet, il se met en pause. La deuxième impulsion de l’été arrive en août cependant. Les records tombent à nouveau. Dans la plupart des régions du Québec, il s’agit du mois d’août le plus chaud jamais enregistré. Deux canicules de longue durée surviennent et on enregistre 16 jours avec un humidex au-dessus de 35 à Montréal. Un été qui aura été très chaud dans l’ensemble, mais qui a peut-être marqué par son temps moche et frais durant les vacances de la construction. »
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.