L'océan Arctique ne gèle pas et c'est une mauvaise nouvelle
L'été 2020 n'aura pas battu le record de 2012 en ce qui concerne l'étendue de glace en Arctique. Toutefois, la phase de récupération est complètement anormale. C'est une très mauvaise nouvelle.
En moyenne la glace en Arctique connaît sa plus basse superficie à la mi-septembre et commence à se reconstruire rapidement avant d’atteindre son sommet au mois de mars. Septembre 2020 a enregistré la 2e superficie la plus basse de l'histoire depuis 1979, juste derrière l'année record de 2012 à la mi-septembre et même pire que 2019 ! Elle a été 38,8 % sous la normale de 1981-2010.
En ce moment, la glace prend forme doucement, peut être même trop doucement. En effet, c'est la première fois qu'en cette troisième semaine d'octobre elle s’étende sur une aussi petite superficie. C'est en Sibérie que la glace a le plus de mal à se reconstruire. Si on observe une carte des anomalies de températures de septembre 2020, on constate que c’est dans cette région que les écarts sont les plus grands. De fait, l'Asie a connu son deuxième mois de septembre le plus chaud de l’histoire, juste derrière 2016. Selon la NOAA, la température a été de 3,0 °C au-dessus de la moyenne entre janvier 2020 et septembre 2020.
Selon Zack Labe, un spécialiste de la glace en Arctique, 2020 établit un nouveau record en ce qui concerne cette période critique de reprise. Vers la mi-octobre, l’étendue se retrouve en déficit de plus de trois millions de kilomètres carrés, ce qui est pire qu’en 2012.
Des vagues
Un article paru dans la revue scientifique Nature, en juillet 2020, citait en exemple les fortes vagues qui augmentent au fur et à mesure que le climat se réchauffe. Ces vagues qui se forment au gré des tempêtes automnales ont tendance à empêcher la glace de se former. Il s’agit d’un effet de boucle de rétroaction.
La “vieille glace”
Le réchauffement de l’Arctique devient catastrophique si l’on prend en considération deux autres paramètres : l’âge et l’épaisseur de la glace. Plus la superficie diminue lorsque l’étendue atteint son minimum en septembre, plus l’accumulation de couches de glace tend à s’amenuiser. De plus, son épaisseur est amoindrie. Donc, plus la fonte de l’Arctique s’accentue, plus elle s’accélère.