Montréal : une tendance se cristallise
Les arbres ont commencé à perdre leur feuillage. Le soleil se couche plus tôt. Le premier gel de l’automne s’est manifesté dans plusieurs municipalités, dont Mirabel le 2 octobre, Saint-Hubert le 3 octobre… mais pas encore à Montréal.
Une occurrence récurrente
Ce n’est pas la première fois que la métropole est en retard en ce qui a trait à son premier gel automnal. Généralement, celle-ci y a droit autour du 17 octobre. Or depuis 2014, le premier gel montréalais se manifeste aussi tard qu'en novembre, une année sur deux.
Pour le moment, ce retard n’est que de quelques journées. Cependant, une remontée du mercure est prévue dès ce week-end et devrait s'étirer sur une bonne partie de la semaine prochaine. Plusieurs régions, dont Montréal, auront même droit à des 20 °C. Les températures redescendront un peu à la fin du mois. Mais, celles-ci demeureront suffisamment élevées, dans le sud du Québec, pour que l’arrivée du premier gel montréalais soit repoussée au mois de novembre.
Un phénomène urbain en partie responsable
Il est certain que le contexte météorologique a contribué à reporter l’apparition du premier gel dans la métropole cette année. Toutefois, la présence croissante d’îlots de chaleur à Montréal n’est pas non plus étrangère à cette situation. À preuve : en été, les écarts de température entre les centres urbains et les zones rurales peuvent atteindre 12 °C. Durant l’automne, ceux-ci sont d’environ 3 °C à 7 °C. La différence est même perceptible dès que l’on quitte l’île pour se diriger en banlieue.
Ainsi, le temps doux et la capacité de Montréal d’emmagasiner de la chaleur dans ses multiples surfaces d’asphalte auront contribué à retarder le premier gel cette année. Cependant, cela ne veut pas dire que la métropole aura pour autant droit à un prochain hiver clément…
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue.