Neige au sol : un résultat paradoxal
Il a neigé presque autant qu’à la normale. Pourtant, on dirait que l’hiver a oublié de dérouler le tapis blanc. Explication.
Le maigre couvert de neige semble indiquer un hiver pauvre en précipitations. Or, il est tombé autant de neige qu’en moyenne, ou presque, dans la plupart des régions du Québec. Qu’est-ce qui explique alors un si grand déficit au sol?
Il a pourtant neigé
La province a goûté à quelques systèmes dépressionnaires d’envergure qui ont laissé de bonnes quantités de neige sur leur passage. En date du 2 février, il est tombé 115 cm à Montréal depuis le début de la saison et 170 cm à Québec, soit que quelques centimètres sous les normales saisonnières.
Du côté de Val-d’Or, plus d’une vingtaine de centimètres manquent à l’appel. Seules deux régions du Québec sortent du lot : le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie ont reçu beaucoup moins de neige qu’à l’habitude.
Bonhomme de neige en péril?
Même si la plupart des régions ont reçu leur juste part de précipitations, le tapis blanc est anormalement mince presque partout. L’Outaouais, le Bas-Saint-Laurent, l’Estrie et la région métropolitaine ont la moitié du couvert de neige normal pour ce temps-ci de l’année.
La seule exception se trouve du côté de Gaspé qui, ironiquement, a un tapis blanc plus épais qu’à la normale alors que la ville a reçu bien moins de neige que sa moyenne.
En hiver, le niveau de neige au sol suit une tendance croissante jusqu’au début du mois de mars, qui constitue le pic de la saison. Or, plusieurs poussées de douceur ont eu raison du couvert de neige durant les derniers mois.
« Malgré des quantités de neige reçues qui se situent près des normales pour Montréal et Québec, les périodes de redoux et les mélanges de précipitations ont limité l'accumulation et la longévité de cette neige au sol. Notamment, à Montréal on se souviendra de la bordée hâtive du début du mois de décembre, qui a rapidement fondu par la suite », explique Kevin Cloutier, météorologue.
Les systèmes qui ont suivi ont continué de laisser des quantités appréciables de neige, mais le temps anormalement doux a fait fondre une bonne portion du tapis blanc. Soulignons également les quelques épisodes de mélange de précipitations qui se sont produits et la trajectoire des systèmes qui a fait en sorte que la Montérégie a reçu moins de neige que Montréal.
En parlant de douceur, des maximums bien au-dessus du point de congélation sont attendus vers la fin de la semaine prochaine sur le sud du Québec. Le tout sera accompagné de pluie, de quoi amincir davantage un tapis blanc déjà carentiel.