On entre dans le mois le plus nuageux de l'année
En décembre, la baisse de luminosité affecte plusieurs personnes. Et comme si les jours de plus en plus courts ne suffisaient pas, le ciel est plus couvert que jamais. Voici pourquoi.
Les chiffres ne mentent pas
Ce n'est pas qu'une impression ou une conséquence des blues de l'hiver : les chiffres le prouvent, les mois hivernaux sont les plus couverts de l’année. Et malgré sa mauvaise réputation, ce n'est pas novembre qui vient en tête, mais bien décembre. Selon la moyenne des dix dernières années, le ciel de décembre est couvert entre 70 % et 80 % du temps dans presque tout le Québec. Cette couverture est surtout composée de nuages bas en altitude, ce qui fait paraître le ciel encore plus gris.
Les suspects habituels
Plusieurs facteurs sont responsables de ce phénomène. L’allure des systèmes qui frappent le Québec pendant la saison froide vient en haut de la liste. Le contraste de températures de part et d’autre du courant-jet est plus important en hiver. Le combat entre les masses d’air est donc plus intense, ce qui amplifie le courant-jet et augmente l’envergure des systèmes. Résultat : des dépressions hivernales plus fortes et plus étendues. La masse nuageuse associée au système peut s’étendre sur des milliers de kilomètres, et donc, nous affecter plus longtemps.
Encore le froid
Le deuxième responsable du règne de la grisaille hivernale est la température. Tout est dans la formation des nuages, qui s'effectue lorsque l’air arrive à saturation : l’eau s’évapore et lorsque la masse d’air ne peut plus contenir davantage d'humidité, le nuage se forme. Éventuellement, le nuage arrive à son tour à saturation et laisse tomber de la pluie.
Un air froid moins humide
Toutefois, une masse d’air froid arrive à saturation beaucoup plus rapidement qu'une masse d'air doux. De l'air froid a moins de potentiel de rétention de vapeur d’eau. Les nuages bas se créent donc plus facilement et restent à basse altitude en raison du contraste de température entre le dessous du nuage et la masse d'air qui se trouve au-dessus.
Des nuages sans gêne
Le problème, c’est que tout comme le brouillard, seulement deux éléments peuvent les déloger : la chaleur du soleil et les vents. En hiver, l’apport en radiation par le soleil est moindre et atteint d'ailleurs son minimum au mois de décembre. Si des nuages bas se manifestent lors d’une journée sans vent, ils peuvent traîner longtemps. C’est pourquoi même si aucun système n’est sur les radars, la possibilité qu’un léger voile parsème le ciel est bien présente en hiver.
Une mauvaise réputation
Pourquoi novembre a-t-il la réputation d'être le mois le plus gris ? Peut-être parce que décembre est le mois le plus neigeux de l'année dans plusieurs régions du Québec. Le tapis blanc réfléchit un peu plus la faible lumière du jour qui réussit à nous atteindre, ce qui rend peut-être décembre un peu plus lumineux. Ça ne règle en rien la dépression saisonnière, mais au moins on sait qui blâmer!
Avec la collaboration de Patrick Duplessis, météorologue
