Un joueur inusité rebrasse les cartes dans l'Atlantique

L'activité tropicale dans l'océan Atlantique tend à ralentir, en ce moment. Le coupable? Un immense nuage de sable en provenance du désert du Sahara.


En bref :

  • Après Bonnie et Colin, l'activité tropicale s'essouffle;

  • Le sable du Sahara est le coupable;

  • Il limite la formation et l'intensification des systèmes;

  • Tout peut encore changer.


Le début de la saison des ouragans 2022 s'annonçait particulièrement intense, à l'image des années précédentes. Avec la formation d'Alex, de Bonnie et de Colin à quelques jours d'intervalle, la situation était prometteuse. Toutefois, après un départ en lion, l'activité s'essouffle dans le bassin atlantique.

À pareille date, l'an dernier, le premier ouragan de la saison s'était déjà formé. Rappelons qu'Elsa a frappé plusieurs îles des Caraïbes, dont Cuba, avant de remonter vers le sud et l'est des États-Unis. Ce système est d'ailleurs le plus hâtif jamais observé dont le nom commence par la lettre e, devançant Edouard (2020).

Le sable du Sahara, un obstacle de taille

La couche d'air saharien, une masse d'air chaud et sec qui fait régulièrement des siennes dans l'atmosphère, est à blâmer pour ce soudain ralentissement. Souvent riche en poussières originaires du désert du Sahara, cette couche transporte chaque année près de 60 millions de tonnes de sable de l'Afrique vers l'Amérique.

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Moins de rayonnement

Le sable du Sahara agit comme un bouclier. Les particules en suspension dans l'atmosphère bloquent le rayonnement solaire. Les nuages peuvent également être plus présents dans le ciel, limitant encore davantage la contribution du soleil. Par conséquent, l'apport de chaleur à la surface de l'océan se réduit, faisant baisser les températures de l'eau.

Ce n'est pas un secret : les tempêtes tropicales s'épanouissent dans des eaux chaudes et ont besoin d'énergie pour gagner en puissance. Des eaux de surface plus fraîches sont moins susceptibles d'être un terreau fertile.

Plus chaud en altitude que près de la surface

La présence de l'air sec et riche en poussières crée également une inversion de température. Ce phénomène se produit lorsqu'une couche d'air chaud surplombe une autre couche, plus fraîche. Comme cette dernière est plus près de la surface, elle freine le développement d'orages (qui ont, eux aussi, besoin de chaleur et d'humidité pour se former). Les systèmes tropicaux se nourrissent des cellules orageuses pour gagner en puissance, et ce nouvel obstacle suffit à réduire considérablement l'activité dans le bassin atlantique.

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Août et septembre restent à surveiller

La saison des ouragans gagne généralement du galon vers les mois d'août et de septembre, période au cours de laquelle l'activité atteint un sommet.

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L'université d'État du Colorado prévoit encore une année exceptionnelle, en nombre de systèmes comme en puissance. Pas moins de 20 perturbations nommées sont attendues, et 10 d'entre elles devraient devenir des ouragans, selon les prévisions actuelles. De ce nombre, cinq pourraient devenir être majeurs et semer le chaos un peu partout dans leur sillage.


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