Plus de tornades au Québec que dans l'« allée des tornades » canadienne
Une portion de l'Ouest canadien est généralement fertile en tornades, surtout au cours du mois de juillet, alors que ce type de phénomène violent est beaucoup plus rare dans l'est du pays. Cette année, la tendance est inversée.
Les tornades peuvent se produire à tout moment, mais la période allant d'avril à septembre est souvent celle où elles sont les plus nombreuses. Le mois de juillet est d'ailleurs considéré comme le plus fertile en tornades, notamment en raison de l'abondance de chaleur et d'humidité. Les ingrédients clés pour la formation d'orages violents, qui sont à la base de tels événements.
En moyenne, le Manitoba enregistre près de 17 tornades au cours de l'année, ce qui en fait la province la plus susceptible d'observer ce type de phénomène violent. L'Alberta suit, avec une moyenne de 15 tornades pendant la saison. Au total, 42 tornades sont généralement observées pendant la saison des tornades (dont le coeur est en juin et en juillet) dans les Prairies canadiennes.
Toutefois, 2021 suit un scénario complètement différent. L'Ontario arrive en tête du classement avec près de 13 tornades au cours du mois de juillet seulement. Ce chiffre n'est pas très loin de la moyenne annuelle.
Le Québec en a également observé deux au cours du dernier mois.
Dans les Prairies canadiennes, c'est silence radio. Aucune tornade n'a été confirmée au cours du mois de juillet, ce qui est hautement inhabituel. Selon la Western University, basée en Ontario, il s'agit d'une première depuis 1959.
Toutefois, il est important de mentionner que ce chiffre dépend des tornades confirmées par Environnement Canada - et non de tous les phénomènes du genre qui ont pu se produire. Comme le sud de l'Ontario est une région densément peuplée et qu'une tornade passe plus difficilement sous le radar que dans les Prairies canadiennes, où de larges portions de territoire sont inhabitées, cela a pu influencer les données.
Pourquoi si peu d'action ?
Depuis le début de la saison estivale, l'Ouest canadien est aux prises avec une sécheresse persistante. Cela diminue grandement la quantité d'humidité près de la surface du sol, qui est un ingrédient clé des orages violents (qui sont également à l'origine des tornades).
Un autre élément est à prendre en considération : les feux de forêt. La fumée qui en résulte diminue l'apport de soleil au sol, influençant du même coup la quantité de chaleur qui se fraie un chemin jusqu'à la surface.
Une saison mouvementée au Québec
À l'inverse, un creux atmosphérique a permis à la fraîcheur de dominer sur l'est du continent, apportant un mois de juillet moche pour une bonne partie du Québec. Le corridor des dépressions a également visité la Belle province à de nombreuses reprises, favorisant le passage de nombreux systèmes dépressionnaires.
Au total, dix tornades ont été confirmées au Québec au cours de la saison des tornades. Mai et juin ont été particulièrement riches en la matière, avec quatre tornades chacun. Une d'entre elles, qui a frappé à Mascouche, s'est avérée meurtrière.
Malgré l'abondance de journées orageuses jusqu'à maintenant, aucune tornade n'a été observée en août. Toutefois, il n'est pas impossible que cela change au cours des prochains jours. La vague de chaleur accablante qui affectera une bonne partie du Québec méridional pour la prochaine semaine pourrait effectivement favoriser le développement de supercellules orageuses. Ces dernières pourraient donner naissance à des tornades.