Près de 10 °C de différence dans une même ville : pourquoi ?
Comment est-ce possible que dans un rayon relativement court et sur une même latitude, on enregistre un écart aussi marqué ? On vous l’explique ici.
Le 21 janvier en matinée, le mercure atteint -29,3 °C dans le secteur Pointe-de-l’Île, dans la grande région de Montréal. Au même moment au centre-ville de la métropole, le thermomètre indiquait -22,2 °C, soit un contraste de presque 10 °C lors d’une journée particulièrement glaciale. La raison : le phénomène des îlots de chaleur urbains (ICU)
Qu’est-ce que ce phénomène ?
Les ICU sont des zones urbaines où les températures sont notablement plus chaudes que celles observées dans les zones rurales voisines. Plusieurs facteurs expliquent ce stockage accru de chaleur.
Entre autres, la configuration des milieux urbains, qui fait peu de place aux espaces verts et à la circulation des vents. Également, la présence de nombreux bâtiments et infrastructures qui absorbent la chaleur et « l’évacuent » à partir du coucher du soleil. C’est pourquoi la différence de températures entre zones rurales et urbaines est souvent plus prononcée la nuit, comme on a pu le constater le 22 janvier au matin. Alors que la Rive-Sud et la Rive-Nord de Montréal affichaient -30 °C, la métropole n’a pas atteint cette marque.
Il faut savoir que, même si Montréal demeure le plus gros îlot de chaleur dans la province, la présence d’ICU est aussi possible ailleurs, notamment du côté de la ville de Québec.
Facteurs aggravants et autres conséquences négatives
D’autres éléments peuvent contribuer aux ICU. Notamment, le rayonnement des polluants atmosphériques, souvent plus présents en zones urbaines, la circulation automobile ou la production de chaleur résiduelle provenant des systèmes de chauffage, de climatisation et de réfrigération sont aussi à blâmer. À leur tour, les îlots de chaleur peuvent engendrer une augmentation des épisodes de smog, diminuant ainsi la qualité de l’air.
S’ils font davantage parler d’eux lors de vagues de chaleur en été, il n’en demeure pas moins que la présence plus accrue des ICU, à longueur d’année, a un impact majeur sur les températures. Et avec leur augmentation, les zones urbaines auront droit de plus en plus à des températures nocturnes beaucoup moins froides que leur moyenne habituelle.