Un hiver froid qui déborde sur le printemps

Un hiver froid est-il automatiquement long ? « Malheureusement, il y a du vrai dans cette affirmation », répond Réjean Ouimet. Quand la saison est particulièrement froide, on observe un décalage dans son déclin. Explications.


Des facteurs déterminants

Lors d’un hiver froid, plusieurs variables entrent en jeu. On prend entre autres en compte le vortex polaire qui s’accroche au-dessus du Québec. « Les vents en altitude vont permettre des descentes d’air arctique récurrentes du nord vers le Québec », explique de prime abord M. Ouimet.

Habituellement, le froid qui s’installe en janvier a tendance à persister en février. Avant que la tendance se renverse, il faut être patient. En analysant les dix hivers les plus froids à Montréal, on observe des finales… décevantes. « Huit fois sur dix, le mois de février a été plus froid que la normale. En mars, à six reprises, donc dans la majorité des cas, on a aussi eu du temps plus froid qu’à l’habitude », ajoute-t-il.

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Conséquences d’un décalage

Deux principaux impacts sont observés lorsque le déclin de la saison est décalé. Tout d’abord, les froids extrêmes (de -20 à -30) ont tendance à persister plus tard. « Au cours des 30 dernières années, quand l’hiver a été plus froid qu’à la normale, on a eu un retard de presqu’un mois avant de voir disparaître les -20 », spécifie le spécialiste. Second décalage, de moindre mesure : la fin de la neige au sol. On observe, en moyenne, un retard de cinq jours. Il y a toutefois des exceptions. En 2019, par exemple, la neige a finalement disparu… le 29 avril !

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Bordées qui persistent

Les bordées demeurent également possibles après le 1er mars, soit le début du printemps météorologique. Lors d’une fin d’hiver typique, on a droit à huit bordées, et deux fois sur trois, on en a eu davantage lors des hivers froids de la dernière décennie.

Pour le sud du Québec, la dernière bordée se manifeste aux alentours du 21 avril. On a eu une dernière bordée de neige plus tard lors de trois hivers froids, soit 2014, 2015 et 2019. Lorsque l’hiver est froid au Québec, on peut donc s’attendre à un retard d’environ dix jours avant que le printemps se pointe le bout du nez !

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