Vos souhaits de l’été vont se réaliser en septembre
Votre récompense arrive enfin en septembre. Prévision.
En bref :
Un mois de septembre 2023 en contraste;
Première portion sous le signe de la chaleur;
Retour à la réalité durant la seconde moitié.
La revanche de l'été
L'été 2023 sera mémorable pour son contexte atmosphérique défavorable et ses conditions souvent décevantes. Toutefois, l'automne météorologique qui débute en septembre saura certainement vous remonter le moral. Cette revanche sera orchestrée par le retrait du creux et la mise en place d'une crête qui afflige le Midwest américain depuis un bon moment avec une chaleur historique. Heureusement pour le Québec, son influence sera plus tempérée.
« Ce déblocage devrait occuper une bonne partie du mois, précise Réjean Ouimet, météorologue. Histoire de faire oublier notre été bas de gamme. Le contraste sera passablement important. D’abord en intensité, en étendue et en durée. Trois caractéristiques qui vont déterminer l’allure du mois dans son ensemble. On parle d’un mois de septembre chaud au total. »
Une fin abrupte
Selon les modèles, l'influence de ce crétage devrait s'estomper vers la mi-septembre. Un flux zonal serait passablement dominant durant la seconde portion du mois. Par conséquent, une chute des températures est anticipée. Cette dégringolade du mercure ne devrait pas se traduire par un froid glacial, mais le contraste risque de surprendre. Le Québec passerait ainsi de conditions estivales à une sensation plus automnale.
« Toute bonne chose a une fin, affirme Réjean Ouimet. En effet, au cours de la deuxième moitié du mois, l’atmosphère retrouve son vieux pli avec la crête qui refoule vers l’ouest du continent. Ceci permet la réinstallation du creux, soit un écoulement d’air du nord sur les régions des Grands Lacs et plus à l’est. Le contraste sera donc important après les gâteries du début du mois. »
L'automne au ralenti
La lente marche vers l'automne qu'entame le Québec en septembre devrait bénéficier d'un sursis d'une bonne quinzaine. Selon les modèles, quelques journées avec des maximums caniculaires marqueraient le début du mois. Jusqu'ici, la province n'a pas été gâtée avec un total de huit jours avec des températures à 30 °C ou mieux (seulement deux en juillet, aucune en août).
« Normalement on voit les derniers 30 degrés au Québec autour du 5 septembre, déclare Réjean Ouimet. Il est possible qu’on dépasse cette date. Tout un contraste quand on sait que les derniers 30 °C cet été au Québec ont eu lieu le 25 juillet. Une date très hâtive s'ils étaient avérés les derniers. Le rattrapage sera donc bienvenu. »
Comme en 1999
Un fort contraste de températures marquerait un retour à la réalité vers la mi-septembre. Il est normal d'assister à une baisse de la normale durant le mois. Toutefois, le passage des conditions estivales à l'automne risque de causer un choc. Du reste, la fin des chaleurs durables pourrait être retardée dans plusieurs secteurs.
« La conséquence du déséquilibre accentué lors de ce mois de septembre va être le choc causé par un contraste deux fois plus grand que ce qu’on voit habituellement durant le mois, explique Réjean Ouimet. Entre la première tranche du mois et la seconde, il y a trois degrés d’écart en temps normal. On prévoit un écart de six degrés cette année. Un phénomène semblable est arrivé en 1999. Après un début de septembre en canicule, la bascule a été de 7 degrés pour compléter le mois. Tout un virage. »
Avec la collaboration de Patrick Duplessis et Réjean Ouimet, météorologues.