Situation explosive de Charlevoix : la recette parfaite pour une catastrophe
Le secteur de Charlevoix est devenu une véritable bombe à retardement. Explications.
Inondations catastrophiques
Des inondations ont causé une véritable catastrophe dans la région de Charlevoix, lundi. Véhicules emportés par les fortes crues, deux pompiers disparus dans les eaux de la rivière du Gouffre, bris de route : un début de semaine difficile dans le secteur de Baie-Saint-Paul. De fait, les conditions étaient réunies pour devenir une bombe à retardement. Un gros système injecté en humidité de l'océan Atlantique a généré des pluies abondantes. Cette perturbation stagne au Québec en raison d'un blocage causé par un anticyclone positionné au nord de la province. En 48 heures, plus de 80 mm d'eau sont tombés sur la région.
Topographie défavorable
La ville de Baie-Saint-Paul se retrouve entre mer et montagnes. À moins de 30 km du littoral, la chaîne des Laurentides culmine à 1000 mètres d'altitude. Si la neige avait fondu au niveau du fleuve, les sommets disposaient d'un bon tapis blanc. En fondant, cette eau redescend par gravité dans la vallée, ce qui contribue à l'augmentation du ruissellement. De plus, la marée haute a joué un rôle dans la montée subite des eaux.
Une bombe à retardement
En altitude, plus de 30 cm sont tombés le 23 avril dernier, portant le couvert de neige au sol à plus de 80 cm. Une semaine plus tard, la moitié avait fondu, ce qui a exercé beaucoup de pression sur les cours d'eau. La pluie s'est ajoutée par la suite : plus de 160 mm depuis 10 jours, dont 83 mm durant les 48 dernières heures. Tous les ingrédients étaient réunis pour causer une catastrophe.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Alexandra Giroux, météorologues.