Trois choses anormales à surveiller ces prochains jours
Une puissante descente de froid va glacer l'est du continent. À l'opposé, une canicule va sévir dans l'Ouest nord-américain.
Les modèles météorologiques sont désormais certains que l'anomalie de température la plus froide sur Terre se situera juste au-dessus de certaines parties de l'est de l'Amérique du Nord ce vendredi et samedi. Qu'est-ce que cela veut dire au juste ? Toutes les réponses à vos questions ici.
1- C'est quoi, un blocage ?
Deux zones de haute pression (une du côté du Groenland et l’autre dans l’ouest du continent américain) forcent l’air arctique à glisser vers le Québec. Ces zones de haute pression sont quasi stationnaires, elles forment un blocage atmosphérique et entraînent des extrêmes de températures de chaque côté du continent. Au centre de ces deux zones de haute pression, le froid s'infiltre sur le Québec.
2- Les contrastes sont importants... Au point d'avoir des records ?
Alors que l’est du continent américain est bloqué dans un froid glacial, un dôme de haute pression dans l’ouest entraîne une chaleur suffocante. Des records de chaleur ont déjà été battus la semaine dernière et le mercure devrait poursuivre son ascension jusqu’à 40 °C au Nouveau-Mexique, en Californie, au Texas et en Arizona cette semaine.
Cette dangereuse chaleur est préoccupante pour plusieurs villes alors que la pandémie bat son plein. Les villes de Phoenix, Tucson et Yuma, en Arizona, sont visées par des avertissements de chaleur excessive. Los Angeles est sous avis de chaleur également.
La réalité est fort différente pour le Québec et d’autres provinces canadiennes.
Un écoulement du vortex polaire causera du froid exceptionnel et des records historiques. Les températures en altitude chuteront sous les -40 °C, un record pour un mois de mai.
Heureusement, le soleil à ce temps-ci de l’année est beaucoup plus puissant que lors de la saison hivernale et la durée du jour est plus longue. Grâce à cela, les températures ne chuteront pas sous les -20 °C ou -0 °C en surface. Le mercure descendra tout de même à près de 15 °C sous les normales et du gel touchera la majorité de la province. Des records quotidiens de froid seront aussi à surveiller alors que cette première moitié de mois s’annonce la plus froide depuis 1966 pour plusieurs régions.
3- Est-ce qu'il y aura de la neige ?
Et plutôt deux fois qu'une ! Avec un mercure aussi bas en altitude, un apport d'humidité en provenance du sud des États-Unis, et la trajectoire de la dépression : tous les facteurs sont réunis pour que d'importantes quantités de neige soient enregistrées.
Certains secteurs recevront plus de 20 centimètres de neige.
Dans le sud de la province, de la neige en mai est plutôt rare. Par exemple, la dernière fois que Montréal a accumulé près de 5 cm date de 1976 avec 4,8 cm. L’année record est 1963 avec 31 cm. La ville de Gaspé, qui pourrait recevoir plus de 5 cm au cours des prochains jours, n’a pas connu d’accumulations aussi importantes depuis 2002, où 14 cm étaient tombés cette année-là.
Le record reste à battre : 36,9 cm en 1943. La ville de Québec connaît rarement de la neige dans les années récentes en mai. Tout comme Montréal, c’est en 1976 la dernière fois que la Capitale-Nationale a reçu près de 5 cm entre le 8 et le 9 mai.
