Un été chaud est-il garant d'un automne chaud ?
Est-ce qu'un été chaud au Québec garantit un automne chaud ? Réjean Ouimet analyse les données. Le verdict pourrait vous surprendre.
En bref :
L'automne pourrait être à l'image de l'été ;
Tendance accrue pour des automnes chauds depuis 2010 ;
Les étés très chauds engendrent plus d'automnes chauds.
Été garant de l'automne ?
Jusqu'à quel point peut-on conclure qu'un été chaud entraîne un automne chaud ? Les données ne sont pas très probantes lorsque l'on considère les 15 cas rapportés depuis 1942. La moyenne est d’une fois sur trois. La saison de transition qui débute en septembre possède des caractéristiques bien à elle, notamment la diminution de l'action du soleil.
Tendance lourde
Depuis 2010, une tendance se dessine. Du côté de Montréal, huit saisons estivales ont été plus chaudes que la normale. Pour l'automne qui suit, les nouvelles sont bonnes : une fois sur deux, les températures sont plus chaudes que la moyenne.
Les étés très chauds
Quand l'été se classe parmi les dix plus chauds, la suite devient plus intéressante. Un effet d'entraînement s'opère alors que les phénomènes influents de la saison ont laissé des traces. De fait, lorsque la saison estivale s'avère nettement plus chaude, les probabilités augmentent de connaître un automne aussi agréable.
" Il faut retenir que la locomotive d’un été très chaud laisse des traces sur l’automne qui suit de toute manière, estime Réjean Ouimet, météorologue. Les impacts indirects d’un patron très dominant dans une saison peuvent donc avoir un certain lien avec la saison suivante. Si l’été est très chaud, les probabilités que l’automne le soit sont élevées. Sur les 10 étés les plus chauds dans le sud du Québec, 70 % des automnes se sont avérés plus chauds que la moyenne."
Disparité régionale
Même si l'été s'est avéré très chaud, l'allure de l'automne peut varier selon les régions. La métropole et Gaspé sont favorisés avec respectivement sept et six saisons chaudes.
"La chaleur qui persiste plus facilement sur le sud du Québec et dans l’est à cause des eaux chaudes du golfe du St-Laurent expliquent cette distorsion régionale, précise Réjean Ouimet."
En 2022
Cette année, la chaleur estivale n'a pas été répartie de façon équitable. De fait, après un mois de juin décevant, la remontée progressive du mercure a permis d'enregistrer un été légèrement plus chaud que la normale. On en compte neuf semblables. Seulement trois automnes suivants ont été chauds.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.