Un été « trop chaud » est-il possible au Québec ? Réponse ici.
À l’heure où le confinement est fortement recommandé par les gouvernements provincial et fédéral (et ce, pour une durée encore indéterminée), beaucoup d’entre nous se demandent s’il est possible qu’il dure jusqu’à l’été. Dans ce cas-là, quels seront les signes d’un été « trop chaud » ? Réponse ici.
Certes, tous les goûts sont dans la nature. Pour certaines personnes, l’abondance de journées à 30 °C est la signature d’un été réussi. Pour d’autres, cette chaleur accablante pourrait être difficile à vivre : on n’a qu’à penser à celles et ceux qui doivent travailler à l’extérieur et faire des efforts physiques. Tous ces aspects ont été pris en considération par notre équipe dans la mesure où, à partir de 30 °C, des avertissements de chaleur entrent en vigueur.
Par conséquent, les experts de MétéoMédia considèrent qu’un été est chaud lorsque la température moyenne excède de 1 °C la normale. Habituellement, cet excès est suffisant pour que l’impression de chaleur l’emporte.
À Montréal, on connaît en moyenne 17 jours avec des températures supérieures ou égales à 30 °C. Depuis 2010, on se souvient particulièrement de l’été 2018, alors que nous avions connu 20 jours avec 30 °C et plus ; et l’été 2012, qui en a connu également 20. De leur côté, on note 2011 et ses treize jours avec des 30 °C ou plus ; et 2016, qui fut entièrement dans la moyenne avec ses 17 jours.
Au Québec, on connaît en général dix poussées de chaleur et 3,7 canicules par saison. Rappelons que l’on considère qu'il y a une « poussée de chaleur » lorsque les températures sont au-dessus des normales de saison durant plusieurs jours ; une canicule, quant à elle, est caractérisée par trois jours au-dessus de 30 °C.
Le pire, entre les pires.
À Montréal, en 1955, il a fait 30 °C et plus à 33 reprises, ce qui représente trois fois plus que la moyenne. « C’est l’un des étés les plus chauds jamais enregistrés dans plusieurs régions du Québec et qui semble indélogeable à ce jour », indique Réjean Ouimet. Ce même été, 40 journées à 30 °C et plus ont été enregistrés en Outaouais. C’est d’ailleurs à Gatineau que l’on note, en général, le plus de canicules.
Plus récemment, 2018 reste graver dans les mémoires, alors que l’on a connu une semaine de canicule à Montréal entre le 29 juin et le 5 juillet : pile pour les déménagements du 1er juillet ! Au Québec, cette séquence a duré neuf jours. Selon les derniers bilans, 66 Québécois sont décédés lors de cette canicule. Du point de vue de la durée, la plus longue canicule qu’a connu le Québec a eu lieu en 2010.
Parmi les autres étés très chauds, on compte celui de 2016, une période estivale influencée par les impacts du phénomène El Niño (seize poussées de chaleur et sept canicules). En 2007 et 2012, on avait enregistré six canicules dépassant la barre des trois jours consécutifs avec une chaleur extrême.
« Selon nos observations, ce type d’été avec un nombre élevé de canicules revient aux quatre à cinq ans depuis 20 ans », spécifie Réjean Ouimet.
Dans le monde, certains peuvent se souvenir de la canicule européenne de 2003, qui avait duré quinze jours, entre le 1er et le 15 août, et qui avait provoqué la mort d’environ 70 000 personnes.
Si vous désirez fuir la chaleur
Si vous êtes parmi les gens qui supportent mal la chaleur, sachez que certaines régions du Québec sont plus souvent épargnées. C’est le cas de Sept-Îles, où le mercure atteint la barre des 30 ˚C très rarement. « Les derniers 30 degrés remontent à 2013, après 18 ans d’attente ! Cette région semble à l’abri des changements climatiques jusqu’à maintenant, du moins, pour la chaleur », explique Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia.