Un froid sans fin, vraiment anormal. Voyez pourquoi.
Non, vous ne rêvez pas : il fait froid depuis longtemps et cela ne semble pas aller en s'arrangeant. Pourquoi avons-nous la sensation d'un hiver sans fin ? Toutes les explications ici.
Cette semaine, le froid s'est encore fait sentir : « on a même écrasé un record de froid dans la ville de Grande-Rivière pour ce premier jour de mai : -22,6 °C, contre -14,4 °C en 2003 », explique Anne-Sophie Colombani, vidéaste-météorologue à MétéoMédia. « Évidemment, il s'agit du -20 °C le plus tardif pour la ville », précise-t-elle.
Rappelons que la ville de Sept-Îles a également connu un -20 °C le plus tardif cette année, le 8 avril dernier.
Des records de froid qui se suivent
« Sur les dix stations météorologiques où l'on relève quotidiennement les données, on a enregistré seize records de froid contre cinq de chaleur depuis le mois de janvier », explique Mme Colombani.
Habituellement, le premier 20 °C à Montréal se fait le 14 avril. Cette année, la ville ne l'a toujours pas enregistré...
Un froid mordant continue
La moyenne mensuelle d'avril était une nouvelle fois sous les normales : « il s'agit du 7ème mois consécutif sous les normales », a indiqué André Monette, chef du service météorologique à MétéoMédia.
Depuis 1942, et si l'on prend les normales de saison actuelles de la ville de Montréal, « il est arrivé 18 fois de constater sept mois consécutifs sous les moyennes », indique Anne-Sophie Colombani. Sur ces 18 fois, quatorze de ces années étaient avant 1980, quatre étaient entre 1980 et 2000 ; « mais surtout, c'est la première fois depuis 2000 que l'on enregistre ce genre d'anomalies, quand on sait que la tendance est plutôt aux anomalies de chaleur », indique notre météorologue.
Le record de la plus longue anomalie de froid pour la ville de Montréal était de treize mois consécutifs entre novembre 1973 et novembre 1974. Les dernières fois que l'on a eu des anomalies similaires, c'était en 1993-1994 et 1995-1996, où nous avons eu deux fois neuf mois sous les normales à la suite.
Une crête responsable
« S'il a fait si froid ces derniers mois, c'est à cause d'une crête du courant-jet qui était placée de façon quasi-permanente sur l'Ouest du continent », explique Anne-Sophie Colombani avant de préciser que dans ces moments-là, « un creux se forme de l'autre côté du pays, soit près du Québec : le vortex polaire a donc régulièrement glissé sur nous ».
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