Un phénomène peu commun se dessine actuellement dans l'Atlantique
Une danse particulière se joue présentement dans l'océan Atlantique, donnant naissance à un phénomène un peu inusité : l'effet Fujiwara.
Deux tempêtes tropicales, Philippe et Rina, sont actuellement présentes dans l'océan Atlantique. Philippe est une perturbation désorganisée, et elle risque de stagner au large des Antilles. Les conséquences de son passage devraient être limitées.
Un scénario similaire se dessine pour Rina, dont les vents soufflent en ce moment à 65 km/h. Elle ne devrait pas vraiment gagner en puissance au cours des prochains jours, et devrait conserver son statut de tempête tropicale. Cependant, sa trajectoire reste incertaine à l'heure actuelle.
Si ces deux perturbations sont relativement modestes, elles pourraient toutefois permettre à un phénomène plutôt rare de se produire : l'effet Fujiwara. Ce dernier peut éclore lorsque deux systèmes tournant dans la même direction passent près l'un de l'autre, entamant une sorte de danse autour d'un centre commun. Si les deux dépressions sont d'intensité inégale, la plus puissante aura tendance à dominer la valse, et le plus faible évoluera en spirale autour d'elle.
Un tel phénomène peut avoir essentiellement deux effets : lorsqu'un système est plus puissant que l'autre, il peut aspirer son congénère et augmenter ainsi sa force ; ou elles perdent toutes les deux en intensité. Dans tous les cas, l'interaction aura une influence sur la trajectoire finale des systèmes, qu'ils fusionnent ou pas. C'est donc ce qui pourrait se produire dans le cas de Philippe et Rina, où le premier risque de modifier l'itinéraire du deuxième.
L'effet Fujiwara est relativement fréquent dans l'océan Pacifique, notamment en raison du nombre élevé de tempêtes tropicales qui se forment chaque année, soit autour de 25 systèmes en moyenne. En revanche, il est plutôt rare dans le bassin atlantique.
Une saison hors-normes
La saison des ouragans 2023 est, sans conteste, riche en rebondissements. En date du 28 septembre, il s'agit de la troisième plus active jamais enregistrée depuis le début de la collecte des données, juste derrière 2005 et 2020.
Dix-huit tempêtes ont rythmé les dernières semaines, dont trois qui ont atteint le statut d'ouragan majeur (soit de catégorie 3 ou plus). Rappelons que la saison se termine officiellement le 30 novembre. D'autres perturbations pourraient donc naître d'ici là et augmenter le décompte.