Une tendance lourde semble inévitable au Québec
Après avoir examiné le nombre de records quotidiens depuis 1980 de neuf stations d’observations météo fiables dans la partie sud du Québec, il n’y a plus de doute, nous vivons dans un climat qui se réchauffe.
Le Québec a été plongé pendant près de neuf mois avec des températures sous les normales de saison, plusieurs records de froid ont même été battus depuis le début de l’année. Alors pourquoi certaines zones ont-elles connu un refroidissement si la Terre se réchauffe réellement ? C’est la question la plus souvent posée par les climato-septiques.
Les températures oscillent à cause des variations ou de phénomènes naturels tels qu’El Nino. Mais si notre climat était stable, alors on devrait observer à peu près le même nombre de records de chaleur que de records de froid. Pourtant d’après une étude faite aux États-Unis sur 424 stations météo depuis 1999, le ratio a été de deux records de chaleur pour un record de froid.
Après avoir fait cette même analyse au Québec sur neuf stations situées à Ottawa, Montréal, Québec, Sherbrooke, Val-d’Or, Bagotville, Mont-Joli, Gaspé et Sept-Îles, le résultat est le même ….
Des journées plus chaudes
On observe une nette diminution depuis 1980 des records de froid et à l’inverse une forte augmentation des records de chaleur. Depuis 2010, près de 580 records quotidiens de chaleur ont été battus contre près de 270 de froid, donnant un ratio d’un peu plus de deux records de chaleur pour un record de froid.
Juste à Montréal, le nombre de records accumulés de chaleur a doublé sur les neuf dernières années si l’on compare à la période de dix ans de 1990 à 2000. De plus, toujours à Montréal, le ratio du nombre de records de froid contre ceux de chaleur est difficile à croire ; pour un record de froid, on enregistre six records de chaleur pour cette ville. C’est le plus fort ratio enregistré comparé aux autres villes ce qui met en évidence l’effet des îlots de chaleur urbains.
Mais surtout des nuits plus chaudes
Les records de chaleur la nuit ont aussi augmenté par rapport aux records de froid la journée et même ceux de nuit. En effet, les nuits sont de plus en plus chaudes et c’est d’ailleurs le résultat le plus frappant puisque ce sont les records qui ont le plus augmenté dans les dernières années. La Gaspésie est la région qui en a compté le plus depuis 2010, suivie par Montréal et Sept-Îles.
Le climat change et l’enregistrement des données quotidiennes parle d’eux-mêmes : les journées et les nuits très chaudes sont devenues plus fréquentes et intenses, les vagues de chaleur sont de plus en plus longues et pas seulement au Québec, mais dans le monde.
