Verglas : voici pourquoi la situation a dégénéré
Le Québec a été durement touché par le verglas du 5 avril. Jusqu'à 35 mm sont tombés par endroits. Il s'agit d'un épisode que l'on peut qualifier de majeur. Le mercure s'est maintenu sous le point de congélation et les précipitations sont tombées avec intensité durant plusieurs heures. Un tel événement ne se produit pas souvent, heureusement. Difficile de ne pas se remémorer le grand verglas de 1998. De fait, il existe des similitudes entre les deux tempêtes, mais aussi de grandes différences.
Le triangle noir
En 1998, le fameux triangle que formaient les villes de Granby, Saint-Hyacinthe et Saint-Jean-sur-Richelieu a marqué l'imaginaire. Les quantités de pluie verglaçante ont atteint 100 mm dans ces secteurs. C'est sur la Rive-Sud de Montréal que les impacts du grand verglas ont été les plus importants. L'épisode du 5 avril a frappé fort à Montréal. Du reste, les pannes d'électricité en 1998 avaient duré jusqu'à 30 jours et l'épaisseur de la glace qui s'était accumulée n'avait rien à voir avec le récent épisode.
Graves conséquences
Même si le verglas du 5 avril 2023 peut difficilement se comparer à celui de 1998, il a tout de même plongé le Québec en situation de crise. Au plus fort des pannes, Montréal comptait près de 500 000 foyers sans électricité. À l'échelle de la province, ce sont 1,1 million de ménages qui ont été plongés dans le noir.
Un contexte favorable
Pour qu'un épisode de verglas d'envergure se produise, il faut que des conditions précises soient réunies. Dans la vallée du Saint-Laurent, les vents jouent un rôle important. Lorsque le contexte atmosphérique favorise le verglas, un anticyclone positionné plus au nord génère un vent nord-est. Ce nordet a pour effet de maintenir une température froide en surface, sous le point de congélation. Puis, un système en provenance du sud remonte jusqu'au Québec et apporte des précipitations.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Kevin Cloutier, météorologues.
