L'année la plus chaude de l'histoire à Montréal

Moins de canicules durant l'été, mais surtout moins de journées très froides en hiver. Résultat : l'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée à Montréal. Explications.


Quiz

Question : quelles villes majeures québécoises ont connu une année 2023 moins chaude que la normale des 30 dernières années au Québec? Réponse : aucune. De Sept-Îles à Gatineau, en passant par Val-d'Or et Gaspé, 2023 a été plus chaud que la normale sur toute la province. Et par une forte marge dans plusieurs cas. On parle 2,9° à Sept-Îles alors que la moyenne annuelle est de 1,2°. À Sherbrooke, les chiffres pointent à 1,8° au-dessus de la moyenne. À Gaspé, alors que la normale est de 3,4° sur l'année, celle de 2023 a été de 4,9°. Et à Montréal, c'est carrément un record. La température moyenne a été de 8,7°, soit 1,6° de plus que la normale des 30 dernières années.

CORRECTION BILAN 2023

Forte tendance à Montréal

Sans surprise, les trois années les plus chaudes à Montréal sont très récentes. Le record datait seulement de 2021, avec une moyenne de 8,65°. En 1998, on avait enregistré 8,63°, et en 2012, 8,52°. Il est important de noter que les températures dites normales sont calculées selon la température maximum ainsi que le minimum pour chaque jour de l'année. Ces chiffres ne sont donc pas corrompus par des pics de chaleur soudains. On parle de température moyenne sur toute la journée.

BILAN2 (2)

Un été à l'eau

Pourtant, si on se souvient de l'été 2023, on serait portés à croire que l'année ne fut pas si chaude. En effet, on a connu très peu de journées très chaudes, et aucune canicule au cours des mois de juillet ni août, ce qui est exceptionnel. En fait, Montréal n'a vu le mercure indiquer 30° ou plus que 11 fois en 2023, alors que c'était survenu 22 fois en 2021. Notons qu'en moyenne, la métropole connaît 9 journées de 30° ou plus par année. L'été 2023 était donc très près de la normale.

BILAN3

Les grands froids portés disparus

Qu'est-ce qui explique donc une année 2023 si chaude? C'est surtout en hiver que l'écart a influencé la moyenne. Un exemple éloquent : il y a en moyenne 74 journées où le mercure ne dépasse pas 0° comme maximum durant la journée à Montréal. En 2021, il y en a eu 77, ce qui est à peu près dans la moyenne. Mais en 2023, que 54. C'est 27 % moins que la moyenne. Considérant que quelques journées ont connu un maximum sous 0° en mars et en novembre, on peut tout de même dire que près de 40% des journées de l'hiver ont eu une température maximum au-dessus du point de congélation.

BILAN4 CORR

À cause de l'hiver

D'ailleurs pour 2023, c'est en janvier et décembre que l'écart à la moyenne a été le plus important. Janvier 2023 a été 4,5° plus chaud que la normale, et décembre 3,6° plus doux, tout comme octobre. Un seul mois a été plus frais que la moyenne des 30 dernières années : août, avec un écart de -0,6°. On parle de 8 mois avec une anomalie positive de 0,5° ou plus à Montréal, et le même nombre à Gaspé.

BILAN5

Plus chaud partout

2023 a été l'année la plus chaude sur la planète depuis que l'on tient les statistiques, soit 174 ans . On ne doit donc pas être surpris par ces anomalies locales. En fait, les huit dernières années ont été les huit plus chaudes enregistrées. On a vu plusieurs extrêmes en 2023, comme la ville de Phoenix, qui a vu le mercure dépasser les 43° durant 31 jours consécutifs. Ou l'océan au large de la Floride qui a atteint 38°, soit plus que la température suggérée par les fabricants de spas. Si la tendance se maintient, ce n'est pas la dernière fois que l'on écrit ce titre pour un article.

Avec la collaboration d'Alexandra Giroux, météorologue

À VOIR ÉGALEMENT : Un torrent pulvérise un pont en Argentine