Trois mots vont marquer le printemps au Québec
Après un hiver froid et actif, le printemps risque de ne pas être à la hauteur des attentes. L’Aperçu officiel du printemps de MétéoMédia ne prévoit pas de chaleur précoce et des précipitations au-dessus des normales : l’hiver prendra du temps à céder sa place.
EN BREF :
Le printemps se fera désirer ;
Le vortex polaire demeurera présent ;
La neige ne quittera pas de sitôt.
Départ lent
Plusieurs Québécois attendent l'arrivée du printemps avec impatience, mais ils seront déçus. La saison aura un départ timide. « Cette année, il faudra être patient avant que la douceur durable printanière s’installe réellement, contrairement à l’an dernier où la saison a été douce et agréable », explique André Monette, chef de service de la météorologie à MétéoMédia.
Espoirs vains
Le départ lent du printemps est dû au vortex polaire qui demeurera campé au nord du pays. Des descentes d’air froid assez fréquentes sont donc prévues sur la Belle Province. « On aura toutefois droit à des périodes de douceur ponctuelles, mais qui ne s’annoncent pas durables », ajoute M. Monette. Il est prévu que les températures se chiffrent près des moyennes saisonnières. Le mois d'avril, qui s'annonce plus froid qu'à l'habitude, va tirer la tendance vers le bas. Les régions au nord-est, de la Côte-Nord vers le Labrador, auront quant à elles des températures sous les normales.
Températures moyennes du 1er mars au 1er mai à Montréal :
En mars : de -1 à -8 °C ;
En avril : de 8 à 16 °C ;
En mai : de 16 à 22 °C.
Une bonne nouvelle demeure : mai devrait être moins froid, puisque la douceur présente aux États-Unis pourrait remonter vers le Québec. « Il pourrait s’agir du mois gagnant du printemps », spécifie-t-il.
Neige persistante
Puisque le froid hivernal continuera de dominer, il faudra encore patienter avant de voir la neige disparaître du paysage. Un conflit entre les masses d’air froid sera présent, entraînant des frictions dans l’atmosphère. « On aura droit à un corridor très actif au Québec et en Ontario. Il faudra donc s’attendre à recevoir plus de précipitations, en plus du froid et des tempêtes », ajoute-t-il. On va espérer que le patron actif va empêcher les blocages qui garderaient le froid campé au-dessus du Québec.
« En mars et en avril, on aura encore beaucoup de neige et de mélange de précipitations. On ne sortira pas de la neige rapidement comme l’an passé », note le chef de service de la météorologie. En deuxième portion de saison, la situation pourrait finalement se rétablir, pour offrir aux Québécois un réel sentiment printanier.
BON À SAVOIR : En moyenne, il reste de 50 à 125 cm de neige à tomber jusqu’en avril. La majorité de ces accumulations tombent en mars.
Dans le sud : 50 cm ;
Dans le centre : 75 cm ;
Dans l’est : de 100 à 125 cm.
À VOIR : NOS EXPERTS RÉPONDENT À VOS QUESTIONS SUR LE PRINTEMPS :
À l'heure actuelle, La Niña est toujours bien présente dans l'océan Pacifique. « Il est prévu que l'anomalie perde en intensité lorsqu'on se rapprochera de l'été. Il reste à savoir si La Niña faiblira lentement, ce qui est prévu, ou plutôt rapidement pour se retrouver en phase neutre ou au début d'El Niño à la fin du printemps », explique M. Monette.
Pour les prévisions long terme, les météorologues de MétéoMédia consultent les modèles météo ainsi que les années analogues. À l’heure actuelle, les modèles sont pessimistes quant à l’installation durable du printemps, mais des joueurs météo inattendus ont le potentiel d'entraîner un revirement de situation.