MISE À JOUR : Coup de théâtre pour le cœur de l'été
Alors que l'été astronomique commence vendredi, les modèles météorologiques semblent suggérer que la masse d'air froid aurait davantage d'impact sur la province que prévu.
Une chaleur inégale
L'installation de la chaleur estivale se fait plus tardivement que durant un été normal. Les températures ont été en majorité sous les normales pour cette première partie de juin : le mois a de fortes probabilités de terminer sous les normales de saison. Il s'agirait du 9e mois consécutif terminant sous celles-ci pour le Québec.
En juillet et en août, la plus grande concentration de chaleur devrait rester sur la côte est des États-Unis et une partie des Maritimes, en atteignant toutefois le Québec occasionnellement, contrairement en 2018. En effet, « le Québec a connu deux mois complets avec des influx de chaleur ininterrompus », rappelle André Monette, chef météorologue à MétéoMédia, avant d'expliquer que le dôme d'air froid sera plus près du Québec cette année et risque de descendre plus fréquemment vers la province.
Ce sont d'ailleurs, les secteurs de l'ouest de la province qui seront plus souvent sous les normales, justement à cause de cette proximité du dôme d'air frais. D'un autre côté, l'Estrie et la Beauce sont les régions les plus enclines à bénéficier de la remontée de la bulle de chaleur présente sur la côte est américaine. Ailleurs en province, les secteurs situés entre Montréal et Québec devront se contenter de températures dans les normales avec des fluctuations régulières.
Le Québec aurait donc moins de chances d'avoir de belles poussées de chaleur et ne serait pas victime d'autant de périodes de canicule que l'année passée. Rappelons qu'en 2018, le Québec a connu sept canicules, alors que la moyenne est de trois par saison. Cette année, il devrait y en avoir moins.
Toutefois, bonne nouvelle pour les amateurs de vacances tardives, l'été pourrait durer jusqu'en septembre puisque « depuis 2010, les mois de septembre sont généralement doux et estivaux et cette année risque de suivre cette tendance », explique M. Monette.
Sous les normales, mais pas gâché
Bien que des températures dans les normales ou en dessous soient attendues, il ne faut toutefois pas s'attendre à un été ruiné puisque les moyennes restent hautes. « Même s'il y a un mercure d'un ou deux degrés sous la normale, les conditions resteront estivales et agréables », précise Anne-Sophie Colombani, vidéaste-météorologue à MétéoMédia.
Températures moyennes (du 1er juillet au 31 août) :
Montréal : 25,5 ˚C Québec : 24,3 ˚C Val-d'Or : 22,5 ˚C Gaspé : 22,7 ˚C Sherbrooke : 24 ˚C Saguenay : 23,3 ˚C Rimouski : 21,8 ˚C Sept-Îles : 19,3 ˚C
Une saison humide et instable !
Selon notre analyse, l'instabilité des masses d'air risque de perdurer. En plus de nombreuses variations des températures, ces déplacements auront une incidence sur le régime météo, qui sera alors plus actif.
« Il y aura une masse d'air chaud d'un côté du Québec et une autre masse d'air froid de l'autre : les conditions seront alors favorables à la formation d'orages », mentionne Guillaume Perron, météorologue à MétéoMédia. Les régions du sud risquent d'être les plus affectées.
Rappelons qu'en général, le mois de juillet est celui présentant la plus grande probabilité de risques d'orages et cette année devrait suivre cette tendance.
À cause de la position du courant-jet et des masses d'air, l'humidité présente dans le golfe du Mexique et au sud des États-Unis devrait remonter plus facilement vers le Québec.
Avec toute cette humidité et le passage des dépressions, les précipitations risqueront d'être plus importantes qu'à l'usuel sur les régions du sud et le long du Saint-Laurent. « On s'attend à recevoir au moins 30 % de quantités de pluie de plus que les normales de saison », explique André Monette, précisant que ces précipitations supplémentaires ont de fortes chances d'être reçues lors d'orages ou d'averses fortes de courte durée.
Selon Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia, l'été ne sera toutefois pas gâché. « S'il fallait réunir toutes les heures de pluie de l'été, cela ne remplirait que dix jours dans la saison, 24 heures sur 24 », avant de préciser qu'une augmentation des précipitations « n'indique pas nécessairement une augmentation des jours de pluie, mais seulement des quantités : il n'y a une augmentation des jours de pluie que pour un été sur trois ».
Précipitations totales et jours avec précipitations :
Montréal : 270 mm et 37 jours Québec : 337 mm et 40 jours Val-d'Or : 281 mm et 44 jours Gaspé : 274 mm et 41 jours Sherbrooke : 344 mm et 43 jours Rimouski : 262 mm et 45 jours Saguenay : 291 mm et 47 jours Sept-Îles : 288 mm et 44 jours
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