Une situation sans précédent risque de bouleverser l'automne québécois
Dans chaque prévision saisonnière, plusieurs facteurs ont un impact sur la façon dont l'atmosphère réagira à long terme. Cet automne, une anomalie d'eau chaude d'une intensité sans précédent pourrait brouiller l'allure de l'automne.
Dans le nord-est du Pacifique, à l'ouest de la Colombie-Britannique, il y a une masse d'eau chaude communément appelée « le Blob ». Habituellement, cette anomalie d'eau chaude est concentrée à un seul endroit et entourée d'eaux plus froides (dans les normales ou légèrement en dessous). Ces derniers mois, le Blob prend beaucoup d'ampleur, ce qui risque de bouleverser le patron météo d'un océan à l'autre.
Par l'intensité du Blob sans précédent, le courant-jet, soit les vents en haute altitude, formerait une crête au-dessus de l'Alaska plus importante qu'à l'habitude. Par conséquent, tandis que l'Ouest canadien devrait s'attendre à des températures au-dessus des normales, le nord-est de l'Amérique du Nord pourrait être davantage aux prises avec la masse d'air froid présente au nord de l'Ontario.
Une conséquence indirecte de ce crétage est qu'il pousse l'air froid aux portes du Québec : « un creux se formerait au-dessus de la Baie d'Hudson qui possède des températures déjà au-dessous des normales » explique André Monette, chef du service météorologique à MétéoMédia.
En effet, selon le météorologue, le froid du Grand-Nord pourrait geler plus rapidement les eaux de la baie d'Hudson et pénétrer « plus vite et plus facilement sur le Québec grâce à cette surface d'eau gelée hâtivement », et précise que normalement, la baie sert de bouclier contre les descentes d'air froid précoces.
Un « gardien de la chaleur » dans l'Atlantique
Dans l'Atlantique, une anomalie d'eau chaude habituelle à cette période de l'année aurait également des conséquences sur le courant-jet. Tout comme cet été, la forme du courant atmosphérique ferait en sorte de placer la masse d'air chaud le long de la côte est des États-Unis.
« S'il devait y avoir des périodes de chaleur cet automne, ce serait grâce à cette anomalie d'eau chaude qui placerait la masse d'air chaud aux portes du Québec et qui pourrait, une fois de temps en temps, remonter jusqu'à la province », indique M. Monette.
Toutefois, le météorologue précise que cette anomalie d'eau chaude perdra en intensité et en importance au cours des prochaines semaines. Par conséquent, les probabilités d'une remontée d'air chaud seraient de moins en moins grandes à mesure que la saison avancera.
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