Si l’hiver est vraiment intense, le printemps sera…
Le printemps est la saison où on s’attend souvent à voir les signes de l’hiver disparaître le plus rapidement possible. Mais lorsque l’hiver a été très intense (froid et neige), est-ce qu’on doit s’attendre à un printemps moche et décevant ?
La réponse est oui. « Parmi nos six hivers les plus froids de l’histoire dans le sud du Québec, les printemps ont été systématiquement plus frais que la normale », indique Réjean Ouimet, spécialiste et analyste à MétéoMédia, qui a compilé les données depuis la fin du XIXe siècle.
Pour en arriver à cette conclusion, on a retenu les années 1904, 1905, 1918, 1934, 1994 et 1993. La corrélation entre les hivers froids et les printemps frais est encore plus facile à faire à Montréal.
« Pour la métropole, parmi les hivers marqués par un plus grand nombre de journées froides (moins de -20 ˚C), on en compte 17 et un seul printemps sur le lot n’a pas été frais », ajoute l’analyste.
La recette d’un printemps frais et pluvieux repose très souvent sur le contexte atmosphérique. Cette réalité est valable en hiver comme au printemps. Un hiver froid est souvent marqué par un régime récurent de creux dans la circulation atmosphérique, ce qui favorise les descentes d’air arctique. C’est la fréquence de ces descentes qui caractérise un hiver plus corsé.
« Un hiver froid peut commencer doucement, mais le scénario idéal, c’est le froid qui vole la vedette au coeur de la saison ou en deuxième moitié. D’où la possibilité de voir le froid se maintenir une partie du printemps. De fait, la majorité des printemps frais le sont en mars et avril avec un relâchement du froid en fin de saison en mai », explique Réjean Ouimet.
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Hiver doux = printemps moche ? Possible.
Dans l’histoire météo plus récente, on a également constaté que des hivers doux ont débouché sur des printemps frais. « Depuis les années 2000, il y a une tendance vers des printemps frais à la suite des hivers doux pour la plupart des régions. C’est moins évident pour Montréal. Il faut dire que les hivers froids l’ont été avec retenue. Souvent, on se contente d’une période de froid plus ou moins longue qui donne la couleur à l’hiver. Dans ce cas, le résultat est moins automatique pour le printemps qui suit », conclut Réjean Ouimet.
Par ailleurs, quand l’hiver fait partie d’une séquence de mois froids plus ou moins longue, souvent ces vagues prennent naissance dans la moitié froide de l’année (octobre à avril) de telle sorte que ce qui a commencé en hiver a de plus fortes chances de se poursuivre au printemps.
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