Le Québec pourrait-il arrêter de changer l'heure? Les chances sont minces
Dépression à l’automne et hausse de crises cardiaques et d’accidents de la route au printemps, le changement d’heure est contesté pour de nombreuses raisons. Enrayer cette pratique est cependant beaucoup plus facile à dire qu’à faire.
Plusieurs décideurs prennent part au débat
D’abord, pour être en mesure d’arrêter de changer l’heure, l’accord du Québec, de l’Ontario et des États de la côte est américaine serait requis en raison des liens étroits qu'entretiennent ces régions.
De plus, plusieurs industries, telles que les compagnies aériennes auraient leur mot à dire, puisque le simple fait de modifier tous les horaires d’avions pourrait coûter des milliards de dollars, explique Joseph De Koninck, professeur en psychologie à l’Université d’Ottawa.
Les inconvénients de l’heure avancée à l’année
1. Un hiver plongé dans la noirceur
L’Ontario aimerait passer l’année à l’heure avancée si le Québec et l’État de New York acceptaient. Cette décision serait agréable l’été, mais déprimante durant l’hiver.
« Ce n’est pas pour rien que lorsqu’on a introduit l’heure avancée, on l’a arrêté durant l’hiver, souligne M. De Koninck. À partir du mois de décembre, si on passe à l’heure avancée à Montréal ou à Ottawa par exemple, le soleil se lèverait seulement à 8 h 45, ce qui veut dire qu’à peu près tout le monde irait au travail à la noirceur. »
2. Un déficit de sommeil
Vivre à l’heure avancée nous inciterait à rester éveillés plus longtemps en raison de la luminosité. On finirait donc par dormir moins durant l’année.
« En été, on a tendance à moins dormir, on est plus actif en raison de la lumière aussi, explique M. De Koninck. On arrive au mois de septembre avec un déficit de sommeil qu’on rattrape à l’automne. Mais on ne le rattraperait pas si on avait l’heure avancée parce qu’on aurait encore tendance à continuer de se coucher plus tard. »
Changer l’heure aux équinoxes et le vendredi
Plusieurs voix s’élèvent pour que l’heure soit reculée un mois plus tôt et avancée un mois plus tard, comme c'était le cas il y a 25 ans.
« On recommande de faire les changements d’heure plus près des équinoxes et aussi de les faire le vendredi. Ça donnerait aux gens, surtout au printemps, une journée de plus pour s’adapter au changement d’heure et rattraper l’heure de sommeil perdue », affirme M. De Koninck.
Conserver l’heure normale toute l’année pourrait par ailleurs être une option viable.
Cet automne, le changement d'heure aura lieu dans la nuit du 6 au 7 novembre. On reculera alors nos cadrans d'une heure.