Autocueillette : une saison moins colorée, mais plus abondante
Le manque de pluie au printemps et en été a donné du fil à retordre aux pommiers du Québec. La sécheresse a particulièrement ébranlé les jeunes arbres.
Alexandre Simard ne s’en cache pas, le temps sec a été une source de stress non seulement pour les arbres, mais aussi pour les pomiculteurs. L’administrateur des Producteurs de pommes du Québec affirme que trouver de l’eau pour arroser les arbres a été tout un défi.
La chaleur accablante inhabituelle du mois d’août aura aussi eu pour effet de freiner la coloration de certaines variétés de pommes prêtes en tout début de saison. Résultats : les pommes sont plus vertes et un peu plus petites.
« On aura peut-être un petit problème de couleur puisque les températures au mois d’août étaient plus chaudes que d’habitude. Ce sont les différences de température qui font rougir les pommes. On va retrouver des problèmes de couleur sur les variétés qui arrivent hâtivement », explique M. Simard.
Même si certaines pommes seront plus petites et vertes, le pomiculteur assure que le goût sera au rendez-vous. M. Simard anticipe une excellente saison des pommes pour l’ensemble du Québec.
Plus de pommes que l’an dernier
Au verger biologique de l’île Saint-Bernard à Châteauguay, on a pallié le manque de pluie en puisant dans les cours d’eau.
« Le manque d’eau de pluie, c’est terrible surtout pour nos petits arbres au verger », raconte Luc L'Écuyer, directeur général à Héritage Saint-Bernard. « On ne peut pas se permettre de manquer d’eau quand ça fait seulement un an ou deux qu’on les a planté. On va donc chercher de l’eau dans le lac Saint-Louis pour les arroser. »
M. L’Écuyer souligne que même si les pommes ont un moins gros calibre, elles sont plus abondantes que l’an dernier.
Une météo favorable aux pommes
Plus à l’est, à Rougemont, la météo a été un peu plus clémente.
« En début de saison, c’est sûr qu’on a eu une sécheresse qui nous a inquiété énormément. Mais, quand on a vraiment eu besoin de pluie, la pluie est arrivée au bon moment. Ce qui fait qu’on a un bon calibre de pommes actuellement », affirme Ginette Bouchard, copropriétaire au verger biologique Tartopom.
« À partir de maintenant, ce que ça nous prend pour donner une belle coloration à nos pommes, ce sont des nuits un peu plus fraîches », indique Réjean Ouimet, météorologue et présentateur à MétéoMédia. « Les températures pourraient être plus élevées en deuxième moitié de mois, mais on devrait avoir de ces nuits fraîches qui sont favorables. »
Dès la semaine prochaine, l’autocueillette battra son plein dans toutes les régions du Québec.