Ça sent la fin de l'hiver... mais c'est une fausse impression
Ne croyez pas que l'hiver est terminé. Une revanche est encore possible.
L'hiver se venge
Les hivers doux au Québec sont rarement dociles d'un bout à l'autre. Une saison dominée par des températures clémentes et avec peu de neige, ça s'est déjà vu. Toutefois, vers la fin, elle peut jouer une carte cachée, alors qu'elle devrait montrer des signes de faiblesse. Cette année, l'hiver n'a pas souvent montré des dents. À compter de la mi-février, il pourrait bien prendre sa revanche. Les données recueillies par notre expert Réjean Ouimet le démontrent.
« Depuis le début des années 1990, on a connu neuf hivers qui ont été anormalement doux en décembre et en janvier, explique Réjean Ouimet, météorologue. De ce nombre, six mois de février suivants ont été plus neigeux que de coutume. »
Changement brutal
Mars est un mois de tempêtes. Celle qui porte le nom de « tempête du siècle » est justement survenue le 4 mars 1971. Ça fait longtemps direz-vous? Pas si vite! L'an dernier, le Québec en a enregistré sept au début du printemps météorologique.
« Certains hivers permettent des cassures assez brutales après un départ anormalement doux, poursuit Réjean Ouimet. Tel fut le cas en 2007, 2017 et 2023. Le mois de février lors de ces hivers n’a pas été particulièrement riche en tempêtes. En mars, la province a connu plus que son lot de bordées au Québec deux fois sur trois. »
Probabilités élevées
Un début de printemps hâtif peut être une simple illusion. Février et ses redoux n'indiquent pas nécessairement que l'hiver tire sa révérence. Un revirement de situation est fréquent si l'on considère les données suivantes. Depuis 1991, presque toutes ces séquences ont annoncé des tempêtes.
« Certaines périodes de redoux peuvent être assez longues (entre 8 et 13 jours), explique Réjean Ouimet. Quand elles ont lieu en février, avec le soleil plus intense, elles créent une forte impression de fin de saison ou de début de printemps. On a identifié huit cas depuis 1991 où, en février, on a connu de telles périodes de douceur. À sept reprises, ces redoux ont été suivis de bordées de neige. Et souvent plus d’une tempête. »
Période critique
La grosse neige est peut-être à nos portes. Sachez que les semaines entre le 15 février et le 20 mars sont souvent très actives et riches en tempêtes. Depuis 2010, la plus grosse bordée de la saison est tombée durant cette période presque la moitié du temps. Non, l'hiver n'a pas dit son dernier mot.
Avec la collaboration de Bertin Ossonon et Réjean Ouimet, météorologues.