Cœur de l'hiver et tempête : et si la Saint-Valentin annonçait un second souffle

C’est comme si la Saint-Valentin marquait le grand retour des tempêtes d’envergure. Mais pour quelles raisons? Explication.


Entre l’arbre et l’écorce

La fête des amoureux marque un tournant dans l’hiver : c'est la période à mi-chemin entre la haute saison et le déclin de la saison froide. Ce changement de régime ouvre la porte à toutes sortes de perturbations, dont les tempêtes majeures.

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La jonction entre plusieurs éléments favorise ces systèmes. « Le vortex au nord commence à bouger en se retirant. De concert, les masses d'air plus doux se développent au sud et vont bouger pour prendre la place cédée par l'air froid. La confluence de ces deux types de masse d'air se traduit par une circulation exacerbée en altitude. Le courant-jet favorise le creusement de perturbations en surface. Ces trois éléments sont donc porteurs pour les tempêtes en devenir », explique Réjean Ouimet, météorologue.

À quand la pire bordée

Au cours des 14 dernières années, 12 des pires bordées qui ont balayé la province sont survenues entre le 6 janvier et le 20 mars. Si on divise cette période en deux, on constate qu’il tombe en moyenne six bordées avant et après la Saint-Valentin.

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On peut donc déduire que le 14 février n’est pas synonyme d’accalmie, au contraire.

Dans l’almanach

En temps normal, le Québec dans son ensemble devrait avoir connu 19 bordées au jour de la Saint-Valentin.

Durant la semaine de la Saint-Valentin, soit du 10 au 18 février, le Québec connaît habituellement du temps charnière : depuis 2010, au total, 23 bordées ont déferlé sur la province, toutes régions confondues. Pas une année n’est passée sans au moins une bordée.

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Depuis 1942, il est tombé une bordée le jour de la Saint-Valentin à 10 occasions. Rappelons qu’en 2011, entre 15 et 30 cm de neige sont tombés aux quatre coins du Québec, sans oublier les 54 cm qui ont enseveli Mont-Joli en 2014. Aucune autre bordée n’est depuis survenue un 14 février.

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Un coup double marquant

En 2019, la période entre le 13 et le 15 février n’a pas été de tout repos : une tempête hivernale importante, en provenance du Midwest, a laissé entre 25 et 40 cm de neige le jour avant la Saint-Valentin. Combinée à des vents forts, la tempête avait considérablement détérioré les conditions routières en raison de la poudrerie généralisée.

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Le surlendemain, une seconde chute de neige s’est invitée sur le Québec, causant même un risque d’effondrement pour les toitures.

Une Saint-Valentin tragique

En 2000, une avalanche survenue à Château-Richer a emporté un couple d’adolescents. Le jeune homme a perdu la vie. La puissante tempête avait également déposé plus de 25 cm de neige sur la métropole.

Sept ans plus tard, un imposant système dépressionnaire qui avait entraîné une série de tornades aux États-Unis a plongé la province au cœur d’une tempête hivernale. Plus de 55 cm de neige sont tombés à Sherbrooke et plus d’une quinzaine à Montréal, le tout jumelé à des vents violents.

En plus des conséquences sur les routes, cette tempête a fait les manchettes pour avoir occasionné des pertes financières importantes à certains restaurateurs et fleuristes : les amoureux avaient choisi de rester à la maison!

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