Des pommiers malmenés par la météo
L’image est frappante au verger expérimental du parc national du Mont-Saint-Bruno. Des dizaines de pommiers sont dénudés de leurs feuilles et d’autres ont des couleurs aux allures de l’automne en raison de maladies notamment causées par les fortes précipitations de cet été.
C’est le diplocarpon qui est à l’origine de la chute de feuilles de nombreux pommiers. Ce champignon est abondant sur une parcelle de recherche du verger où peu de pesticides sont utilisés.
« Le diplocarpon envahit l’arbre, explique Vincent Philion, phytopathologiste à l'Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA). Dès que les feuilles sont infectées, il y a une progression des symptômes, mais ça peut aller très vite. »
Il ajoute que le simple fait de secouer les branches fait parfois tomber les feuilles avant même que les symptômes ne se soient entièrement manifestés.
Ça passe d’un pommier tout vert à un pommier défolié en quelques instants.
Vincent Philion, phytopathologiste à l’IRDA
Des pommiers aux couleurs d’automne
Le feuillage de certains arbres est taché. Allant du jaune au brun, ces taches sont synonymes de la présence de la rouille du pommier, une maladie exacerbée par les fortes précipitations de cet été.
« Ce ne sont pas tous les vergers qui sont affectés, souligne M. Philion. On retrouve la rouille dans les vergers où cette maladie est déjà présente, mais on a toutes les conditions pour qu’elle s’exprime et ça fait des symptômes qui peuvent être spectaculaires. »
Des maladies en progression
Depuis les dernières années, plusieurs facteurs, dont la récurrence d’épisodes de fortes pluies, rendent les éclosions de maladies plus propices.
« Quand j’étais enfant, on ne trouvait pas de rouille sur les pommiers au Québec, ça n'existait pas, se rappelle M. Philion. Il y en avait au Vermont. Plus on allait vers le sud, plus c’était une maladie importante. Quand j’ai gradué, j’entendais parler de cette maladie, mais ce n’était pas une préoccupation au Québec. Puis, 25 ans plus tard, il y a des vergers où on parle de rouille. »
Même la tavelure du pommier, une maladie bien établie au Québec depuis des années, est plus virulente en raison des grandes quantités de pluies de cette année.
Les pommes résistent malgré tout
L’autocueillette ouvre tout de même ses portes dès le 30 août au verger, puisque contrairement aux feuilles, les pommes, elles, ont bien résisté aux intempéries. Leur chair et leur goût demeurent intacts.
