Éliminer le virus du Nil à la source, l'exemple d’Ottawa
Drones, glace sèche, traitement d’égouts pluviaux, la Ville d’Ottawa déploie de nombreuses stratégies pour freiner la propagation du virus du Nil occidental (VNO). En partenariat avec GDG Environnement, la municipalité travaille en amont pour éliminer les moustiques susceptibles d’être porteurs du virus.
Dans les rues de la capitale canadienne, on remarque des marques de peinture orange près d’égouts pluviaux. Celles-ci indiquent qu’un traitement a été effectué dans l’eau pour éliminer des larves connues pour être vectrices du virus du Nil.
« Les vecteurs de cette maladie vont rechercher une eau un peu plus riche en matières organiques, donc si l’eau est stagnante pendant longtemps, la matière organique va s’accumuler, explique Richard Trudel, conseiller scientifique à GDG Environnement.
C’est le cas des égouts pluviaux qui renferment une grande quantité de matières organiques.
Des drones pour lutter contre le virus du Nil
Mandatée par la Ville d’Ottawa, GDG Environnement fait aussi la surveillance d’étangs. À l’aide de drones gigantesques capables de transporter jusqu’à 25 kg de pesticides biologiques, la compagnie arrive à éliminer les larves de moustiques problématiques.
À partir du moment où on commence à observer des larves, on établit un protocole de traitement. Même si ça n’a pas une grosse incidence environnementale, on s’assure de faire des traitements strictement quand on en a besoin.
Richard Trudel, conseiller scientifique à GDG Environnement.
Détecter le virus en amont
Contrairement au Québec où le recensement de cas se fait à la suite de consultations médicales, à Ottawa, les équipes travaillent en amont pour détecter le virus chez les moustiques.
Notamment, un piège muni de glace sèche et d’une lampe permet de collecter les moustiques pour les analyser en laboratoire par la suite. La présence du virus du Nil occidental peut alors être détectée.
« Notre meilleure stratégie est d’éduquer la population, affirme Alison Samuel, inspectrice et responsable du programme de prévention du virus du Nil pour Santé publique Ottawa. Nous avons aussi notre programme de surveillance et de contrôle du virus du Nil occidental qui se déroule habituellement du 1er juin à la fin du mois d’octobre. Avec notre fournisseur de service GDG Environnement, on surveille, analyse et traite des égouts pluviaux et des étangs. »
Les effets du virus du Nil
Lorsque contracté, le VNO ne cause aucun symptôme dans la majorité des cas. Par ailleurs, 20 % des individus qui contractent le virus souffrent de symptômes grippaux et un faible pourcentage rencontrent des problèmes plus graves.
Si vous êtes immunosupprimé, les symptômes pourraient apparaître jusqu’à 21 jours plus tard. Il y a un pour cent des gens qui développent des problèmes neurologiques. C’est rare, mais ça arrive.
Alison Samuel, responsable du programme de prévention du virus du Nil pour Santé publique Ottawa
Normalement, un moustique devient vecteur du VNO après avoir piqué un oiseau infecté.
Comment se protéger?
Santé publique Ottawa rappelle l’importance de se protéger des piqûres de maringouins, notamment en éliminant l’eau stagnante de son terrain, en portant des manches longues, ou en utilisant du chasse-moustiques contenant du DEET.
Jusqu’à présent, un cas de virus du Nil occidental a été rapporté à Ottawa. Au Québec, trois cas ont été confirmés par la santé publique.