Extrêmes : de toutes les couleurs en avril

Par ses obligations de mois de transition entre l’hiver et le printemps, avril est l’un des mois les plus écartelés au Québec. Analyse.


La pire bordée

La bordée la plus importante observée en avril remonte à loin. Entre le 2 et le 5 avril 1885, il était tombé 108 cm à Gatineau. La plus frappante a eu lieu les 3 et 4 avril puisque la ville a connu son record d’accumulation en 48 h, soit 71,1 cm de neige. Le 6, plus de 50 mm de pluie étaient tombés. Montréal avait reçu un peu plus de 60 cm avec ce système de longue durée. Au cours des dernières décennies, les records de bordées de neige en avril au Québec oscillent entre 40 et 60 cm.

Avril glacial

La température la plus basse jamais enregistrée au Québec, en avril, date du 2 avril 1994. L’aéroport de Rivière-Bonnard, qui se situe à 250 km au nord de Saguenay et 270 km au nord-ouest de Baie-Comeau, avait enregistré un mercure de -40 °C. Cette marque est établie au terme de l’hiver le plus froid que le sud du Québec n’a jamais connu. En 2015, Lac Benoît n’était qu’à quelques degrés d’égaler ce record de froid, tandis que le thermomètre était descendu jusqu’à -34,4 °C. Souvenez-vous : le vortex polaire s’était placé au-dessus du Québec et avait gelé toute la province durant tout l’hiver.

avril froid

Records de froid pour les plus grandes villes du Québec

Une chaleur étouffante

Pas moins de 73,5 °C séparent les deux extrêmes d’avril ! Combien de régions du monde peuvent en dire autant? Le 28 avril 1990, il a fait 33,5 °C à Farnham. Cette journée de chaleur intense a été un cas isolé puisque le lendemain, il a fait moins chaud (malgré un mercure supérieur à 20 °C). Plus récemment, il a fait 32 °C à Hemmingford et à Saint-Anicet, le 27 avril 2009. Là encore, cette grosse chaleur n'a duré qu’une journée.

avril chaud

Records de chaleur pour les plus grandes villes du Québec

Grosses pluies

Avant de passer à un régime météorologique estival, soit avec des orages et des précipitations soutenues de courtes durées, avril peut nous offrir des séquences particulièrement arrosées. Les dépressions qui stagnent peuvent profiter de la chaleur pour produire des quantités astronomiques de précipitations. C'est ce qui s'est passé en 1980, le 23 et 24 avril, lorsque la Gaspésie a connu deux jours de pluie : 253,1 mm sont tombés.

Le 23 avril, il était tombé 108,9 mm et le 24 avril avait enregistré 144,2 mm.

Toutes ces précipitations ont provoqué des inondations qui ont emporté certains ponts et forcé plusieurs familles à quitter leur logement.

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La pluie s’était étalée du 19 au 27 avril, enregistrant un total de 350,7 mm pour le mois d’avril 1980. Il s'agit d'un record mensuel valide pour tous les mois de l’année et toutes les régions du Québec.

Même le déluge du Saguenay n’avait pas dépassé les précipitations reçues en Gaspésie, puisque 313 mm de pluie étaient tombés en 1996.

Une tornade printanière

Les premiers orages de la saison 1994 ont été dévastateurs. Les premiers coups de tonnerre ont été entendus le 26 avril et ont laissé place à des tornades le lendemain après-midi, au nord de Montréal. Le 27 avril 1994, une tornade a frappé la ville de Lorraine : ses vents ont dépassé les 130 km/h.

Cet évènement a marqué le début d’une saison très active, puisque 15 tornades ont pris forme. Habituellement, au Québec, on en observe cinq ou six et la première a généralement lieu en juin, de concert avec les premières grosses chaleurs.

En 4 jours, 362 tornades confirmées

On a confirmé 362 tornades aux États-Unis entre les 25 et 28 avril 2011. Il s’agit d’une des éruptions de tornades les plus larges et les plus meurtrières de l’histoire du pays. Elle s’est étendue du Texas à l’État de New York, soit une longueur totale de 5 149 km (si l’on additionne toutes les distances parcourues par les tourbillons).

Plus de 360 personnes sont malheureusement décédées, dont 319 juste la journée du 27 avril. C'est la journée la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis, en ce qui concerne les décès liés aux tornades.

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En collaboration avec Réjean Ouimet, expert météorologue à MétéoMédia


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