La fumée des feux de forêt influe-t-elle sur vos allergies ?
Une grande partie du vaste territoire canadien est couverte de forêts – un hommage à la beauté naturelle, mais un danger potentiel pendant les mois les plus chauds, lorsque les températures montent en flèche et que la pluie se fait rare.
Source: Getty Images
Qu’ils soient provoqués par la foudre ou accidentels, les feux de forêt peuvent rapidement devenir incontrôlables, entraîner des évacuations et obliger les pompiers à tout mettre en œuvre pour les contenir avant qu’ils ne menacent des communautés. L’incendie qui a ravagé plus de 3 000 bâtiments et forcé plus de 80 000 personnes à quitter leur foyer à Fort McMurray en 2016 illustre bien leur extrême gravité.
Pourtant, même lorsque les incendies forestiers sont circonscrits, de longues périodes de sécheresse peuvent altérer la qualité de l’air en présence de fumée, déclenchant des avertissements de la part des autorités – et bien que cela coïncide avec la présence d’allergènes saisonniers dans l’air, la fumée de bois peut-elle aggraver les allergies périodiques ?
Le Dr Christopher Carlsten, chef du service de pneumologie de l’Université de la Colombie-Britannique confiait à MétéoMédia qu’il est difficile de répondre à cette question.
Selon ce dernier, les chercheurs savent que la pollution causée par la circulation automobile peut aggraver l’effet des allergènes chez les personnes atteintes, mais à ce jour, peu de recherches ont été effectuées pour savoir si la combustion du bois produit le même effet.
« La fumée de bois est différente de la pollution automobile et malgré le manque d'études détaillées, elles se ressemblent suffisamment pour que nous redoutions que leurs impacts soient similaires », déclare le Dr Carlsten. Quoi qu’il en soit, si l’on se base sur les observations faites sur le trafic et les allergènes, leur association devrait avoir des répercussions différentes de celles de l’allergène seul ».
D’après notre interlocuteur, comme la composition de la fumée de bois, constituée principalement de dioxyde de carbone et d’hydrocarbures, diffère de celle des émissions du trafic, on peut présumer que ses effets sur les allergies ne sont pas les mêmes.
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De plus, comme la combustion du bois n’est pas aussi efficace que celle de l’essence, ses particules sont moins fines. Celles libérées par la pollution automobile sont assez petites pour s’introduire profondément dans les poumons, alors que celles de la fumée du bois sont plus susceptibles d’être filtrées par les sinus.
Image: Feux de forêt de Fort McMurray. Image envoyée à The Weather Network par Andrew Coish le 10 mai 2016.
« On peut conclure jusqu’à présent que les effets de la fumée de bois sur la santé des voies respiratoires sont plutôt similaires à ceux de la circulation automobile, mais qu’elle est, en tout cas, un peu moins toxique », dit-il. « Cela dépend réellement du critère d’évaluation. Il est donc difficile d’arriver à une conclusion globale de haut niveau ».
Pourtant, un ciel enfumé ce n’est pas l’idéal et notre interlocuteur mentionne qu’il existe des mesures relativement similaires à celles utilisées contre les allergènes extérieurs, que les gens peuvent prendre pour se protéger des pires effets de la fumée.
« Je crois que l’évitement est toujours bon, dans la mesure du possible », affirme le Dr Carlsten. « Les jours où il y a beaucoup de fumée, il est bon de rester à l’intérieur, mais si vous devez sortir, modérez votre niveau d’activité afin de ne pas absorber plus de particules que nécessaire ».