Hiver : départ manqué, revanche corsée

Un début d'hiver doux ne signifie pas pour autant que la saison ne sera pas. Analyse.


Le décollage manqué

Depuis 1990, plusieurs hivers ont tardé à prendre leur envol. Réjean Ouimet a répertorié neuf cas où décembre a été plus doux que la normale. Qu'arrive-t-il par la suite ? Est-ce que cela signifie que la saison prendra sa revanche ? L'impression de basculer dans le froid est d'autant plus accentuée si la première moitié a été douce. À ce chapitre, la saison gagnante est sans contredit 2007 avec un écart de -11 °C.

"Quand on coupe l’hiver en deux, on réalise que la première moitié est plus douce que la seconde, explique Réjean Ouimet, météorologue. La date pivot de l’hiver se situe le 15 janvier. Le coeur de l’hiver, soit les 40 jours les plus froids de la saison, s’étire du 6 janvier jusqu’au 14 février. La plus grande partie occupe davantage la 2e moitié de l'hiver. Quand on goûte à du temps inhabituellement doux en début de saison, le contraste sera plus vif quand le froid va se préciser."

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Une revanche en douceur

Dans certains cas, l'hiver se refroidit, mais dans une moindre mesure. Il arrive parfois que la seconde moitié de la saison se chiffre au-dessus de la normale. Le froid peut se faire sentir malgré une transition moins brutale. Si la tendance se maintient, un tel scénario pourrait se réaliser cette année. Les températures sont nettement plus douces que la normale depuis le 1er décembre. Selon les modèles, le froid devrait rappliquer. Toutefois, la deuxième partie de l'hiver pourrait se terminer avec un mercure légèrement plus chaud que la moyenne.

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Une cassure très nette

Lors des hivers au départ lent, il se produit un phénomène qui remet les pendules à l'heure. De fait, un virage spectaculaire vers le temps froid s'opère de façon brutale. Parfois, ce changement de régime s'installe en permanence. Toutefois, l'influence du vortex polaire peut aussi s'exercer temporairement.

"La cassure vers le froid se fait en moyenne autour du 11 janvier, précise Réjean Ouimet. Mais à 2 reprises ce fut plus tôt. En 1999 : dès le 30 décembre. Mais le froid n’a pas tenu son bout très longtemps. Par contre, en 2015, oh là là ! Après un mois de décembre doux, la cassure du 4 janvier a fait mal. Le Québec a été la proie du vortex polaire pratiquement sans discontinuer jusqu’à la fin février. Il peut y avoir aussi une cassure temporaire pour ce qui est de la revanche du froid. On parle d'une durée d'une à deux semaines et ensuite le froid devient moins mordant."

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet et Bertin Ossonon, météorologues.


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