L'ingéniosité autochtone à l’origine des vêtements d’hiver d’aujourd’hui
La confection de vêtements adaptés au froid extrême et le multicouche ne datent pas d’hier. Les Inuits ont été des pionniers dans la création de nombreux articles d'hiver portés couramment aujourd’hui. On retrace l’origine de ces vêtements ingénieux dans le cadre du Mois national de l’histoire autochtone.
Les Inuits utilisaient tout ce qui était à leur disposition pour créer des vêtements de grande qualité.
Non seulement ces vêtements sont très esthétiques, mais ils sont bien adaptés à l'environnement, souligne Guislaine Lemay, conservatrice de la culture matérielle au musée McCord.
« C'est lié beaucoup à des techniques et à des connaissances sur la matière qu'ils ont développées sur des millénaires, par expérimentation, et qui ont abouti à des vêtements qui aujourd'hui sont remarquables par leur ergonomie, par leur chaleur, par leur utilité », affirme-t-elle.
Un parka fait d’intestins de mammifères marins
Parmi les articles d’hiver tirés de l’ingéniosité autochtone, on retrouve le parka. Au musée McCord, à Montréal, est exposé un parka imperméable fait à partir d’intestins de mammifères, une matière très fine.
« Cette matière a comme propriété assez extraordinaire le fait de ne pas laisser entrer l’humidité, explique Mme Lemay. C'est imperméable, mais la chaleur ou l'humidité corporelle peut s'extirper. C'était un vêtement qui était porté par les chasseurs ou par les Inuits lorsqu'ils étaient dans la saison un peu plus humide ou lorsqu'ils étaient sur leur kayak. Ils mettaient le manteau par-dessus leurs vêtements en fourrure pour les protéger de l’eau. »
Bien qu’à première vue ce parka peut paraître simple à réaliser, il renferme une grande complexité technique.
« Les bandes ont été cousues avec un point d’étanchéité spectaculaire qui, encore une fois, empêche l’humidité de pénétrer dans le vêtement », ajoute-t-elle.
Des bottes résistantes au froid de l’Arctique
Les bottes conçues par les Inuits comportaient souvent cinq couches afin que les pieds soient bien isolés du froid.
Elles étaient faites en peau de phoque en raison de l’imperméabilité de celle-ci.
Quant à la raquette, bien que plusieurs pays nordiques aient développé la leur, on distingue celle des Inuits par sa conception particulière en lanière de cuir, communément appelée babiche. Sa taille variait selon l’environnement et le type de neige.
« Les raquettes revêtaient un motif à trois pétales qui ressemblait à une patte d'oiseau, affirme Mme Lemay. L’objectif était d’essayer de s'approprier un peu cette qualité de l'oiseau pour mieux marcher sur la neige. »
Des lunettes de neige qui améliorent la vue
Pour parcourir l'Arctique, les Inuits ont développé des lunettes de neige qui protègent les yeux de l’éblouissement du soleil.
On dit que ces lunettes à petites fentes amélioraient la vue parce qu’elles enlevaient la vision périphérique et forçaient l’œil à se concentrer vers l'avant, explique Mme Lemay.
Tous ces objets se retrouvent au musée McCord dans l’exposition permanente Voix autochtones d’aujourd’hui.