Juin : un mois peu estival
On peut dire que le sort de juin s’est joué rapidement. Tout d’abord, le mois a commencé avec une forte canicule, qui a connu une fin foudroyante. Ensuite, les feux de forêt ont pris des proportions inégalées. Les incendies ainsi que leur fumée ont d’ailleurs dominé l’actualité tout le long du mois. « Dans les régions plus au nord, où ont pris naissance la majorité des feux, il a fait plus chaud qu’ailleurs dans la province, pour l’ensemble du mois », a indiqué Réjean Ouimet, météorologue et présentateur à MétéoMédia.
Des températures très ordinaires…
Quant aux secteurs situés au sud du Québec, ils ont à peine réussi à dépasser de quelques dixièmes de point leur normale saisonnière. « À l’image d’un été pourri, les températures maximales ont été plus basses que la normale et les minimums ont été plus hauts dans plusieurs secteurs. Ce contexte sous-entend la présence de nuages et plus tard dans le mois, d’humidité », explique le météorologue.
D’ailleurs, cet humidex a limité les baisses de température nocturne, comme on a pu le remarquer en Gaspésie. « La ville de Gaspé a eu droit à des températures de jour de deux degrés sous la normale et des minimums de plus d’un degré au-dessus de la normale. C’est le mois de juin le moins chaud depuis 2019 pour la municipalité », indique M. Ouimet.
À l’inverse, juin n’a pas été particulièrement beau pour les villes du sud du Québec. On a enregistré seulement 10 belles journées comptabilisant au moins 8 heures d’ensoleillement ou plus. En moyenne, ce secteur a droit à 14 belles journées, selon cette définition.
Au chapitre des records
Quant aux records de hauts minimums, ils ont eu lieu majoritairement la nuit, si l’on exclut la période de grande chaleur du début du mois. D’ailleurs, la plus haute température enregistrée au Québec, à ce jour, est celle du 1er juin dernier avec 35,9 °C pour la ville de l’Assomption. Il s’agit d’une situation inhabituelle puisque normalement, les chaleurs augmentent à mesure que l’on s’engouffre dans l’été.
On a aussi enregistré des records de basses températures. Toutefois, ceux-ci ont principalement eu lieu en journée et dans l’est du Québec.
Un manque de précipitations (pour certains secteurs) qui fait mal
Au-delà des températures, l’absence de pluie en Abitibi-Témiscamingue a mis la table pour les feux sans précédent qui ont eu lieu. Juin dans ce secteur a été à l’image de l’année 1962, où un record de sécheresse a été établi à Val-d’Or.
À l’autre bout de la province, à Gaspé, un scénario inverse s’est dessiné. Du 5 au 8 juin, environ 135 mm de pluie arrosent le secteur. Ceci va propulser juin dans le livre des records avec plus de 180 mm de pluie, devançant le mois de juin 2016 et ses 177 mm de l’époque.
« Pour les autres secteurs, la pluie a globalement été moins présente. Mais certaines localités ont essuyé des orages particulièrement diluviens vers la fin du mois. Dans certains cas, il y a eu entre 50 et plus de 100 mm de pluie en quelques heures. Ceci a généré des refoulements et des routes endommagées », relate le météorologue. En tout, le Québec a eu droit à 24 jours d’orage ce mois-ci comparativement à une moyenne de 19 journées.
« Le mois a été hésitant pour l’installation des conditions estivales. Les deux vagues de chaleur ont joué pour beaucoup dans le bilan positif des températures, surtout sur la portion ouest du Québec et dans les régions plus au nord. Mais, la valse indécise que l’on a vue en juin va sans doute avoir des répercussions au cours des prochaines semaines », résume le météorologue.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, présentateur et expert météo.