Mégatempête : voici la recette parfaite pour un de ces monstres au Québec
La saison froide apporte un contexte pour l’éclosion de nouveaux phénomènes : les mégatempêtes ou « bombes météo ». Voici ce qu’il y a à savoir sur les tempêtes les plus puissantes observées à nos latitudes.
Le terme « bombe météo » a de quoi marquer l’imaginaire. Et pour cause, on l’utilise en météorologie pour évoquer le caractère explosif du phénomène. Plus précisément, il s’agit d’une dépression qui prend beaucoup d’intensité, très rapidement. Le nombre 24 est important ici : la pression au centre de la perturbation doit perdre 24 hPa en 24 heures ou moins pour être qualifiée de « bombe ».
Un contraste de température
Les mégatempêtes sont caractéristiques de la saison froide. Elles se développent entre les mois d’octobre et d'avril aux latitudes moyennes. La raison est simple : les contrastes de températures entre le nord et le sud.
À cette période-là, l’air arctique s’engouffre plus au sud, tandis que l’air doux du sud des États-Unis remonte vers le nord. La rencontre de ces deux masses d’air peut être explosive pour peu qu’il y ait une étincelle.
L’étincelle, c’est la position du courant-jet. Bien placée au-dessus d’une dépression, cette zone de vent intense siphonne l’air en surface à la manière d’un aspirateur, et creuse le système de façon très rapide. La chute de pression associée à des vents de plus en plus forts crée cet effet de « bombe ».
Comme une tempête tropicale
À l’instar d’une tempête tropicale, ce changement de régime rapide engendre des vents violents, des pluies abondantes ou chutes de neige importantes. La côte est des États-Unis et l'est du Canada sont les zones les plus touchées en Amérique du Nord. Au Canada, l'est du Québec et les Maritimes sont les plus exposés, en règle générale, bien que le sud de la province puisse également être touché dans certains cas.
4 janvier 2018 : un souvenir frappant
Le 4 janvier 2018, une différence de 25 degrés entre les eaux chaudes des courants marins et l’eau froide en bordure de la côte américaine a fait naître une puissante tempête. La limite des 24 hPa a été franchie en 9 heures à peine et la chute totale a été de 59 hPa en 24 h. Les conséquences ont été dramatiques : 30 morts aux États-Unis, des vents de 130 km/h, de la neige sur 4000 km et jusqu’à 60 cm au Québec.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.