L'automne se déroule de façon très bizarre au Québec
Cette année, l'automne se comporte de façon très bizarre. Voyez pourquoi.
Des saisons et des variations
Jusqu'à présent, le moins que l'on puisse affirmer, c'est que l'automne météorologique est déconcertant. En effet, les variations de température ne permettent pas de déterminer clairement dans quelle direction s'achemine la saison. Dans la même veine, l'été a emprunté un parcours plutôt bigarré. Les quinzaines se sont succédé dans l'incohérence.
« Le début de l’automne a un côté passablement déroutant, constate Réjean Ouimet, météorologue. C’est en continuité avec l’été qui a été particulièrement instable et changeant. Rien de constant dans la progression de la saison : le moteur de l’été au-dessus du continent a été la crête située à l’ouest des Grands Lacs. Sa position n’étant pas directement orientée vers le Québec, on a dû se contenter de sa présence temporaire. Le creux situé au nord de l’Ontario et du Québec a donc pu jouer les trouble-fêtes. Avec une finale en chaleur accentuée en août, on se serait attendu à mieux en septembre. »
Changement de paradigme
La tendance des dernières années semble brisée en 2022. De fait, les changements de paradigme sont survenus plus tard en saison. Cependant, c'est en septembre qu'on a observé un point de non-retour cette année. Après avoir connu une fin d'été sous le signe de la chaleur, un renversement de situation s'est opéré vers la mi-septembre.
« Dans le passé des automnes récents, on décortique la saison en tranche de 15 jours, explique Réjean Ouimet. En 2021, on a eu trois périodes avec des tendances au refroidissement accéléré par rapport à la normale, en octobre et en novembre, contre deux où le refroidissement a été plus lent que de coutume. Par contre, ce fut l’inverse en 2020, alors que trois baisses atténuées ont eu lieu. Ce mouvement accéléré s’est produit en octobre et novembre. De fait, aucune de ces années n’a montré un virage tôt en saison. Contrairement à cette année, alors que le virage a été assez abrupt. »
Encore La Niña
Pour une troisième année consécutive, La Niña règne dans le Pacifique équatorial. Ces eaux plus froides que la normale exercent une certaine influence sur nos saisons au Québec. Cela s'est produit dans le passé dans une certaine mesure. Selon notre expert, ce phénomène peut expliquer en partie les variations de température.
« La Niña favoriserait ces variations plus grandes en automne, poursuit Réjean Ouimet. Prenons les trois automnes consécutifs sous l'influence du même phénomène : 1998, 1999 et 2000. Lors de ces trois saisons, les périodes de refroidissement atténuées ont dominé la saison. Par contre, à trois reprises, le choc thermique s’est produit en septembre. Un peu à l’image de cette année. Dans le cas de l’an 2000, il y a eu une autre période où le froid a été accentué en novembre. »