Les phénomènes qui modulent le printemps se comportent d'étrange façon
De quoi sera fait le printemps au Québec ? Réjean Ouimet analyse les principaux acteurs.
Jeu complexe
Certains phénomènes ont plus d'influence que d'autres pour moduler l'allure d'une saison au Québec. Évidemment, il s'agit d'un système très dynamique qui peut changer à tout moment. Toutefois, ces indicateurs fournissent de précieuses informations quant à une tendance qui semble s'installer. Parmi ceux-ci, il y a la présence du vortex polaire qui a le pouvoir de plonger la province dans le froid. Aussi, il y a la crête des Bermudes qui peut jouer le rôle inverse : pousser de la chaleur jusqu'à nos latitudes.
Le printemps en tant que saison de transition est tributaire des différents facteurs qui ont été présents pendant l’hiver qui s'achève, explique Réjean Ouimet, météorologue. Certains vont perdre en intensité et d’autres en gagner. Tout l’art de l'aperçu du printemps tient dans l’évaluation de ces différentes composantes du casse-tête.
Printemps froid
Certains éléments pourraient avoir un effet négatif sur le printemps québécois. Notamment, le vortex polaire et un phénomène de blocage au niveau du Groenland peuvent agir de concert. Si ce scénario s'avère, ce n'est pas de bon augure. Un joueur apporte le froid, l'autre le retient.
Le vortex polaire risque de jouer avec nos nerfs un bout de temps, insiste Réjean Ouimet. Traditionnellement, le vortex faiblit et se retire vers le nord durant le printemps. Cela pourrait être retardé cette année. Chose certaine, cela aura un impact certain sur notre printemps. L’autre composante qui contribuerait au scénario d’un printemps froid, c’est le blocage du Groenland. Pour le moment cet élément a un effet sur le début de la saison à venir.
Celui que l'on aime
Un acteur est particulièrement important si l'on souhaite de la chaleur au printemps. L'anticyclone des Bermudes peut se rapprocher des côtes des États-Unis. Lorsque cela se produit, des débordements de chaleur sont possibles pour le Québec.
On mise beaucoup sur une extension de cet anticyclone, c’est la clé d’un printemps chaud, affirme Réjean Ouimet. Un joueur qui devrait prendre de l’importance. Cet anticyclone est particulièrement tenace et a joué un rôle dans notre hiver doux. Il est alimenté par des eaux anormalement chaudes à la surface de l’océan.
Avec la collaboration de Réjean Ouimet, Bertin Ossonon et Patrick Duplessis, météorologues.