Les signes trompeurs d'un hiver tardif au Québec

Il ne faut pas toujours se fier à ces signes qui laissent présager un hiver rigoureux.


Installation de l'hiver

L'hiver au Québec s'amorce souvent par soubresauts. Même si la saison froide peut faire des siennes tôt en novembre pour donner le coup d'envoi définitif, ce scénario s'avère plutôt rare. Ainsi, on définit les signes trompeurs par des secousses hivernales qui prennent la province par surprise, puis une séquence plus calme provoque un changement de régime soudain. L'hiver se fait donc attendre.

« On définit le début des conditions d’hiver par une conjonction de facteurs qui convergent souvent, explique Réjean Ouimet, météorologue. Les températures restent en permanence ou presque sous le point de congélation. La neige qui tombe régulièrement, les premières bordées et finalement la neige qui couvre le sol de façon durable. Le scénario se déroule du nord vers le sud. »

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L'hiver en retard

Le sud du Québec a connu quelques hivers à retardement récemment. Et quand on affirme tardif, c'est très tard. De fait, ces années-là, la saison froide a véritablement commencé vers la fin du mois de décembre.

« Dans le cas de Montréal, on a ainsi des arrivées tardives de la saison froide à quatre reprises depuis 2010, précise Réjean Ouimet. Les premiers signes qui amorcent vers le début officiel peuvent se manifester en avance et peuvent être trompeurs. C’est l’apanage du mois de novembre. Ce sont souvent des automnes doux et les impressions de froid sont plutôt diluées et isolées. »

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Neige trompeuse

La neige de novembre est bien réelle au Québec, qu'on le veuille ou non. Qu'elle se manifeste tôt en saison avec des bordées surprises n'est garantit pas l'installation de l'hiver. Lors d'un automne doux, le naturel revient vite après une secousse hivernale surprise. Ces signes s'avèrent trompeurs en ces occasions, mais ils sont aussi présents malgré la tendance à la douceur.

« Les fameuses bordées qui nous plongent dans un décor d’hiver sont aussi au menu lors de ces années où l’hiver va tarder, poursuit Réjean Ouimet. Règle générale au Québec, on voit quatre occasions de 15 cm ou + durant le mois de novembre. Lors des quatre années étudiées, on a eu effectivement entre 3 ou 4 bordées en novembre. Le temps doux a tendance à effacer ces bordées rapidement. Le côté durable n’y est donc pas.

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Le verglas s'en mêle

Lors de certains hivers tardifs, le verglas s'est littéralement déchaîné vers la fin de l'automne pour laisser croire que la saison froide allait démarrer sur les chapeaux de roue. À ce chapitre, il faut se remémorer les années 2011 et 2020.

« Un autre volet typiquement hivernal, c’est le verglas, affirme Réjean Ouimet. On a environ six à sept jours avec précipitations verglaçantes en novembre. Beaucoup de variations d’une année lente à l’autre. En 2011, on a eu onze journées de verglas au cours du mois. En 2020, on a eu neuf jours. En 2015 et en 2021, on a eu seulement trois et deux journées de verglas. Des signes trompeurs, puisque l’hiver définitif est arrivé beaucoup plus tard. »

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Avec la collaboration de Réjean Ouimet, météorologue.


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