Leur histoire d’amour s’est transformée en camping
Vivre l'instant présent, saisir le jour, profiter du moment, ici et maintenant, ça a toujours été la philosophie de vie de Michaël Mercier et Vicky Veilleux. Leur devise est carpe diem. Et cette devise ne coule pas uniquement dans leurs veines, elle est tatouée sur leur corps. Rencontre avec un couple, loin d’être ordinaire.
Il fait beau, pas trop chaud, c’est la journée idéale pour filer vers le nord. Je prends la route 105 et je me dirige vers la Vallée-de-la-Gatineau, à Blue Sea, où m'attendent Michaël et Vicky.
À un moment donné, je n’ai pas le choix de quitter la route principale pour m’aventurer sur un chemin de terre battue. Presque automatiquement, en me retrouvant au milieu des arbres, je sens un relâchement intérieur. La nature m'apaise. C’est avec un sourire aux lèvres et une légèreté nouvelle que je parcours les derniers kilomètres.
Michaël et Vicky sont déjà arrivés au lieu de rendez-vous. Ils m’attendent avec un bon café. Ça commence bien!
Rapidement, on se met à jaser comme si on se connaissait depuis toujours. C’est en toute franchise qu’on discute des débuts de leurs histoires d’amour.
« Ça fait vingt ans. Vingt ans. Waouh! Pas pire, hein! Et pour notre dixième anniversaire de couple, on a décidé de se faire tatouer. Michaël, une guitare, parce qu’il est musicien, et moi, une rose des vents. Et on a ajouté notre phrase fétiche, carpe diem. » - Vicky Veilleux, co-fondatrice de Carpe Diem
Michaël vient de Rouyn-Noranda et Vicky, de Saint-Benoît-Labre, en Beauce. Ils étaient de grands voyageurs quand ils se sont rencontrés. Leurs aventures les ont menés un peu partout sur la planète. Ils ont fait des rencontres humaines et marquantes qui ont été déterminantes dans leurs choix de carrière. Ils sont devenus enseignants.
« Tous les deux, on est professeur à l'école secondaire Sacré-Cœur de Gracefield. Moi j’enseigne l’histoire et la géographie et Vicky, les sciences. » - Michaël Mercier, co-fondateur de Carpe Diem
Désormais devenus parents d'Édouard et d’Emy-Rose, ils ont un nouveau rythme de vie. Par contre, leur amour du voyage demeure inchangé. C’est là qu'une idée est née.
« C’est venu un soir de novembre 2017. On était assis autour d’un feu de camp. Avec la véloroute des Draveurs qui venait d’être asphaltée, on trouvait qu’il manquait une offre récréotouristique dans la région. On avait pensé offrir une ambulance à vélo. Un genre de service de dépannage pour les cyclistes. Finalement, on s'est rendu compte qu’il y avait 3 200 lacs dans la Vallée-de-la-Gatineau. C’est notre plus grande richesse. Alors, en plus de faire de la location de vélos, l’opportunité d’offrir des d'embarcations nautiques s’est présentée et on a sauté dans le bateau. (Rire) » - Vicky
Tout en gardant leur emploi de jour, nos deux passionnés de plein air ont établi leurs quartiers aux abords du Petit lac Perdu. Oui, c’est son nom! Leur temps de loisirs, il le consacre à louer des planches à pagaie, des canoës et des kayaks.
Mais comme un projet en amène souvent un autre, ils ont décidé d’élargir leurs activités. Offrir du camping insolite.
« Puisqu’on voyage à la maison (rire), on voulait que les gens viennent à nous. Sur le bord du magnifique lac Edja, le terrain est très escarpé. On s'est servi du relief pour aménager nos sites, sans déranger l'environnement autour. Les gens peuvent dormir soit dans des tentes suspendues, des tentes au sol ou encore dans des microchalets. On ne fait pas de camping avec sa voiture. Pour se rendre à son campement, il faut marcher. C’est une expérience en soi, mais c’est tellement extraordinaire. » - Michaël
Selon eux, la culture du plein air au Québec n'est pas assez développée. Chaque région offre son propre terrain de jeu et il faut en profiter.
L’idée de base, derrière Carpe Diem, est d’offrir aux gens un accès à la nature. Plusieurs n’ont pas de chalet et pour leur permettre de vivre une expérience loin du goudron, se retrouver en forêt, ça fait du bien.
« On le sent quand les gens arrivent dans le stationnement. On sent que la pression s'enlève de leurs épaules, parce que "whew", ils arrivent dans un bain de nature. C’est plaisant de voir ça. » Vicky
Malgré le côté poétique de leur entreprise, travailler à temps plein et s’occuper du camping le soir et les fins de semaine, ce n’est pas toujours évident. Disons que ça amène des défis au niveau du couple.
__« Quand arrivent les mois de mai et juin, on se dit à la blague : on se reverra en novembre! On n'a plus de vie! (Rire) » - Michaël __
Leur maxime c’est : créateurs de moments. Ça veut tout dire. Carpe diem!