Panne de neige en février. Un mois de mars sur la pelouse?
Février est bizarre : voyez les conséquences pour mars.
Surprenant février
Cette année, février surprend à plusieurs égards. Depuis le 1er décembre, l'hiver a été marqué par la douceur. Toutefois, les deux phénomènes étant liés, le Québec a aussi manqué son rendez-vous avec la neige. Comment expliquer un tel phénomène? Le météorologue Réjean Ouimet s'est penché sur la question. Dans un tel contexte, à quoi faut-il s'attendre pour mars?
« Le mois de février nous a pourtant habitués à autre chose que le calme plat pour ce qui est de la neige, affirme Réjean Ouimet. De fait, depuis 2010, quasi systématiquement, les mois de février ont été plus neigeux que la normale, à l’exception de 2012. La situation du début de février 2024 a de quoi faire sourciller. Sur la plupart des secteurs du Québec, la neige a fait défaut. Jusqu’à quel point cette situation est inusitée et quel sera le prix à payer? »
Un mois sec
Lorsque le Québec connaît une séquence sans neige en hiver, il y a plus qu'un phénomène pour l'expliquer. De fait, deux ingrédients sont indispensables pour espérer un tapis blanc : des perturbations et des températures sous le point de congélation. Depuis le début février, la province a eu droit à de la douceur et les systèmes ont été tenus à l'écart en raison d'un contexte atmosphérique défavorable.
« Trois grands scénarios se distinguent quand on cherche à comprendre pourquoi il neige si peu en février certaines années, explique Réjean Ouimet. Il y a des cas où le froid barre la route aux grosses chutes de neige. Les cas où c’est doux vont voir des perturbations grimper à l’ouest et pousser l’air doux et la pluie au lieu de la neige sur le Québec. Et les cas où rien ne fonctionne, le couplage des masses d’air contrastées avec les vents en altitude ne favorisent pas le développement de perturbations. Ou encore, celles-ci sont poussées à l’écart du Québec, ce qui est le cas cet hiver. »
Mars : à quoi s'attendre?
Les tempêtes de neige en mars ne sont pas inhabituelles. Du reste, est-ce qu'il faut s'attendre à ce que l'hiver prenne sa revanche après le calme plat en février? Selon les données recueillies par notre expert, dans les dix cas les moins neigeux, Montréal a une chance sur deux de payer le prix. Pour le Québec dans son ensemble et non seulement la métropole, la tendance semble se maintenir en mars lorsque le scénario sans neige se concrétise en février.
« Rien ne permet de penser qu’il y aura un prix à payer à cette disette de neige, conclut Réjean Ouimet. Quand on considère le pire mois de février sans neige, on constate que cette tendance persiste en mars trois fois sur quatre. »
Avec la collaboration Nicolas Lessard et Réjean Ouimet, météorologues.